Culture
Retour14 avril 2025
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
L’art pour dénoncer et se faire entendre
Projet minier en Matawinie

©Photo gracieuseté - Jean-François Girard
Une quarantaine de citoyens se sont réunis, le 5 avril, à Saint-Côme, pour un atelier d’art qui s’est déroulé en collaboration avec la Coalition Matawinie, nos lacs sans mines. L’objectif de la journée était de se rassembler afin de créer une œuvre collaborative illustrant et dénonçant les menaces qui planent sur le territoire en raison du projet minier Kremer.
Flavie Goyer-Villeneuve, résidente de Saint-Côme, est l’initiatrice de la journée du 5 avril. Elle a assisté à la rencontre d’information organisée par la Coalition Matawinie en décembre dernier où l’appel était lancé aux citoyens qui le souhaitaient de prendre part à la mobilisation contre le projet de mine et de proposer des actions de visibilité. En tant qu’enseignante en arts plastiques au secondaire et artiste en arts visuels, l’idée lui est venue d’organiser un atelier d’art. Celui-ci était une façon, pour les gens, de se réunir pour créer tout en partageant leurs idées, leurs préoccupations, leurs craintes et leurs pistes de réflexion.
« La visibilité a été un peu au neutre avec l’hiver. Là, le printemps revient et c’est le bon moment pour se faire voir! »
Flavie Goyer-Villeneuve souligne que le projet minier qui est projeté par l’entreprise Ni-Co Énergie dans le secteur de la Zec Lavigne préoccupe grandement la communauté et soulève de nombreuses inquiétudes quant à ses impacts environnementaux.
La résidente de Saint-Côme habite d’ailleurs à proximité de la Zec Lavigne depuis cinq ans et elle constate régulièrement à quel point le territoire est fragilisé. Elle rappelle que le projet de mine menace aussi les deux rivières importantes du secteur.
« Il y a beaucoup de nouveaux projets, de déforestation et de plus en plus de transport lourd. La tranquillité que je recherchais est en train de disparaitre. À Saint-Côme, les activités sont beaucoup tournées vers l’écotourisme et un projet de mine va totalement à l’encontre de notre vision du développement durable. »
En vue de l’atelier d’art du 5 avril, l’artiste a découpé des pièces de bois prenant la forme des lacs du secteur et les participants étaient invités à les peindre à l’acrylique, au pastel ou au bois, en compagnie d’une espèce végétale ou animale du territoire.
L’œuvre collaborative, mettant en scène la carte du territoire menacé, sera reconstituée dans son entièreté à la Galerie d'art universitaire R3, à Trois-Rivières, du 22 au 28 mai. Elle voyagera aussi afin de servir d’outil de visibilité. Elle sera notamment exposée à Saint-Côme, le samedi 23 août, lors d’un spectacle bénéfice de Coalition Matawinie, nos lacs sans mines.
« Se faire voir et entendre est notre principale arme pour démontrer que ce projet ne rencontre aucune acceptabilité sociale. Il faut sensibiliser une large population et faire connaître la cause », affirme Flavie Goyer-Villeneuve.
Les citoyens sont aussi invités à écrire des lettres d’opposition au projet et à les acheminer à la Coalition. Pour informations : www.coalitionmatawiniesansmines.com.
©Photo gracieuseté - Jean-François Girard
©Photo gracieuseté - Jean-François Girard
©Photo gracieuseté - Jean-François Girard
©Photo gracieuseté - Jean-François Girard
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