02 avril 2025

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

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©(Photo Médialo- Mélissa Blouin)

Des élèves de la classe de Richard St-Arneault en compagnie de Daniel Prenoveau.

« J’adore voir les réactions des élèves lorsque je joue d’un nouvel instrument et j’ai encore tellement de choses à leur faire découvrir », a évoqué celui qui donne des ateliers dans les écoles depuis plus de 20 ans. Chaque année, sa collection s’actualise grâce à ses nombreuses expéditions et il a toujours une nouveauté pour impressionner la galerie. « Avant, ma collection était davantage basée sur l’Afrique et l’Amérique du Sud, mais maintenant elle s’étend en Asie! » 

L’été dernier, Daniel Prenoveau s’est d’ailleurs rendu à Bali, en Indonésie, et a pu y rencontrer plusieurs musiciens et artisans. « C’était un voyage extraordinaire! J’y allais avant tout pour offrir des spectacles, mais j’ai pu faire de nombreuses découvertes d’instruments très intéressantes! »  

Lors de sa visite dans la classe de cinquième année de Richard St-Arneault, il a présenté quelques-unes de ces belles trouvailles, dont sa préférée, le Rindik. Il s’agit d’un xylophone fait de bambou. « Il étonne tout le monde, et moi le premier! Je suis habitué de voir des xylophones standards, mais en bambou, ça donne une sonorité particulière. »   

Le jeune Andy, qui est un joueur de batterie, était heureux d’essayer cet instrument exotique et Daniel Prenoveau en a même profité pour faire un petit jam avec lui. « Les jeunes sont doués, on ne découvre pas seulement des instruments de musique, mais aussi des talents artistiques », a commenté l’invité, impressionné par le rythme des élèves. 

Ces derniers, en plus de constater le son unique des instruments de M. Prenoveau, ont pu admirer la beauté de quelques-uns d’entre eux qui ont été peints par des spécialistes de l’art à Bali. Que ce soit le xylophone avec ses fleurs colorées, les maracas de noix de coco représentant un dragon de Komodo ou le bâton de pluie avec sa tortue de mer, ce sont de véritables œuvres d’art. Par ses ateliers, le voyageur veut justement créer une ouverture sur le monde et mettre en valeur les talents et les merveilles des différents pays.  

Il a aussi expliqué que les citoyens des endroits qu’il visite sont davantage portés sur l’invention et la création d’instruments. « Ils s’inspirent de leur environnement pour reproduire des sons! » C’est d’ailleurs ce qui a été fait avec l’Ombak Laut que M. Prenoveau a ensuite présenté aux élèves. Il s’agit d’un petit tambour de cuir avec des roches à l’intérieur qui imite à la perfection le bruit des vagues.  

Le voyage s’est poursuivi du côté de la Thaïlande grâce aux populaires grenouilles en bois creusé qui, lorsqu’un bâton est glissé sur leur dos, font des bruits variés selon leur taille. « C’est très différent comme atelier et on aime ça, ça nous fait vivre le monde », a commenté l’enseignant de la classe de cinquième année.  

Rendre la culture accessible 

À travers cet atelier aux effets convivial et rassembleur, M. Prenoveau a même réussi à susciter l’intérêt des plus timides et à les faire participer de leur plein gré. Notamment grâce à sa grande collection de Kes-Kes, des petits fruits que l’on retrouve dans l’Oncoba spinosa, un arbre du Tongo. Une fois séchés, ces fruits deviennent l’un des instruments préférés de M. Prenoveau et il en a fabriqué assez pour en prêter à tous les élèves de la classe.  

Ces derniers étaient impressionnés par la dextérité de M. Prenoveau lors de sa démonstration et ont tenté d’en faire autant à leur tour. Certains ont même développé leur propre technique pour jouer de ces deux maracas reliées par une corde. « C’est intéressant comme méthode, j’en apprends moi-même chaque fois! Les jeunes me sortent toujours une nouvelle façon de faire que je ne connaissais pas », a commenté celui qui a déjà été lauréat du Grand Prix de la culture Desjardins pour l'éducation artistique.  

Toujours dans sa collection de fruits, Daniel Prenoveau a présenté l’Aboye, une grande fève fait en forme d’épée qui pousse dans les forêts tropicales. Les élèves ont ensuite eu la chance d’essayer l’une des plus anciennes guitares, le Berimbau. Cet instrument du Brésil, qui ne contient qu’une seule corde, possède un niveau de complexité élevé et il est toujours fascinant de voir à quel point M. Prenoveau le maîtrise bien. 

Toutefois, l’instrument qui a le plus impressionné les élèves est l’Assakakolo. Il s’agit de deux calebasses, l’une remplie d’eau et l’autre posée sur l’eau, qui utilisent la résonance et les vibrations de l’air pour générer des sons étonnants. Lorsque l’atelier a pris fin, tous avaient des étoiles dans les yeux et se comptaient chanceux d’avoir eu la visite de ce dénicheur de trésors.  

Ce dernier reçoit d’ailleurs un si grand nombre de demandes d’écoles à travers le Québec, qu’il a dû en refuser une vingtaine. « J’avais tellement de voyages prévus cet hiver que j’ai seulement accepté des écoles de Lanaudière! » Il a visité la dizaine de classes que contient l’école Monseigneur-J.-A.-Papineau de Joliette, en plus des 25 classes de l’école du Préambule de Saint-Charles-Borromée et d’une quarantaine de classes du côté de Saint-Lin-Laurentides. À partir du printemps, il continuera ses ateliers dans le reste du Québec avec toujours le même objectif en tête, celui de rendre la culture plus accessible à tous.