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26 mars 2025

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Un homme qui avait sa communauté tatouée sur le cœur

Plus qu’un joueur de hockey

Marcel Bonin

©Photo Collection Jean Chevrette

Marcel Bonin a été entraîneur pour du hockey mineur à Joliette pendant 11 ans.

Pour les Québécois, Marcel Bonin était connu comme étant un grand hockeyeur, solide sur la glace et déterminé dans sa manière de jouer. Pour les Joliettains, cependant, il était beaucoup plus que cela. Que ce soit comme entraineur, comme guide étudiant ou simplement comme un voisin sympathique, il a porté de nombreux rôles qui lui ont valu le respect et la reconnaissance de sa communauté.

Le gardien d’école

Dès 1969, Marcel Bonin laisse de côté son rôle de gardien de la paix pour occuper le poste de chef de la sécurité à la « commission scolaire régionale Lanaudière », comme annoncé par Michel Rochon dans une édition du Nouvelliste. À la même époque, les élèves et les enseignants de la polyvalente Thérèse-Martin se souviennent particulièrement de lui en tant que guide étudiant. Marcel Bonin a d’ailleurs dit, dans un article du Journal de Montréal datant de 1973, que son travail consistait surtout à « prévenir la délinquance juvénile ».

Il était réputé pour être très efficace et alerte. Plusieurs étudiants ont témoigné que Marcel avait l’habitude de faire intentionnellement tinter son trousseau de clés pour avertir de son passage. Si des élèves flânaient dans les corridors pendant les cours, c’était une façon de leur faire comprendre de déguerpir ou de retourner vite en classe s’ils ne voulaient pas avoir affaire à lui.

Jean-Louis Fréchette, qui était professeur d’enseignement religieux et moral, raconte avoir côtoyé le guide étudiant avec lequel il a développé une belle amitié. M. Fréchette se rappelle que tous lui vouaient un grand respect : « Les enseignants se sentaient en sécurité à partir du moment où Marcel était là. Il était aussi respecté des élèves, même si quelques-uns l’ont testé! » L’enseignant ajoute que le guide étudiant ne reculait devant aucune intervention : « Marcel était en forme alors il n’avait peur d’aucune situation. Je l’ai déjà vu face à un groupe d’élèves qui étaient en grève. Il ne bronchait pas! » Marcel Bonin était également très attentif à la consommation de substances sur le territoire de l’école. Lorsqu’il suspectait ou reconnaissait un vendeur de drogues, par exemple, il ne craignait pas d’aller le confronter.

Pour ce qui est des enseignants, Marcel aimait beaucoup discuter avec eux puisqu’il avait une passion marquée pour l’histoire, particulièrement celle entourant la rébellion des patriotes de 1837-1838 et bien sûr l’histoire de Joliette. « Quand il avait des périodes libres, on le retrouvait à la salle des profs, se souvient Jean-Louis Fréchette. Il était très proche du personnel et tout le monde était à l’aise avec lui. » Alors qu’il le connaissait à la base comme joueur de hockey, M. Fréchette avoue avoir été surpris de l’intérêt de Marcel pour l’histoire, tout comme de son penchant pour collectionner des livres que les Clercs de Saint-Viateur et d’autres communautés religieuses lui avaient transmis. Marcel Bonin détenait effectivement une impressionnante collection qui se comptait en milliers d’ouvrages historiques.

Jean-Louis Fréchette gardera donc des mémoires de Marcel Bonin comme d’un homme affable, mais sans une once de vanité : « C’était un monsieur qui était connu comme une vedette, mais il ne s’est jamais servi de ça pour se faire valoir. »

Le coach

Malgré un arrêt brusque de sa carrière de hockeyeur, Marcel Bonin a continué de baigner pendant un temps dans le sport qu’il aimait en l’enseignant à de jeunes joueurs. Il a en effet été entraineur pour du hockey mineur à Joliette pendant 11 ans. De plus, en 1971, il a remplacé Claude Vincent à la barre de la formation des Castors de Joliette, au sein de laquelle son fils Richard Bonin a performé. À l’époque où le nouvel entraineur est arrivé, son équipe battait de l’aile. Dans un article écrit par le journaliste Robert Cadieux, Marcel mentionne qu’il s’était donné comme mission « d’amener son équipe dans les séries éliminatoires ».

Le voisin sympathique

Même au sein de son voisinage, Marcel Bonin était très connu et apprécié. Il s’adonnait souvent à des promenades à bicyclette sur la rue du Précieux-Sang, où il résidait, et dans les rues adjacentes. « Il disait qu’il allait faire le tour du carré à vélo, mais il parlait à tout le monde qui l’arrêtait. Il revenait de sa promenade une heure plus tard, mais il avait juste parcouru deux rues », raconte Dino Vincent, l’un de ses voisins de quartier. M. Vincent poursuit en disant que « peu importe si tu avais 42, 70 ou 12 ans, Marcel était à l’aise de jaser avec n’importe qui. »

Un autre résident, Roger Vermette, se souvient de Marcel comme étant quelqu’un de très « humble et humain ». Il l’a aussi croisé à plusieurs reprises alors qu’il se promenait dans le quartier. « Quand il faisait son tour et qu’il voyait des enfants qui jouaient au hockey dans la rue, il se joignait à eux! », confie M. Vermette.

Centre récréatif Marcel-Bonin

Il serait impossible de parler de Marcel Bonin sans mentionner le centre récréatif qui porte son nom! L’aréna de Joliette a été créé en 1932 et était appelé « salle municipale » à l’époque. Il s’agit d’ailleurs du plus ancien aréna toujours en activité dans la province.

Durant l’année 1963, les représentants de la Jeune Chambre de Commerce de Joliette ont proposé au conseil municipal de changer le nom de l’édifice pour l’Aréna Marcel Bonin. Un éditorial de L’Étoile du Nord rapporte que plusieurs conseillers étaient d’accord avec cette suggestion. Pour eux, il s’agissait d’une « excellente occasion de manifester l’appréciation de tout le public joliettain envers un athlète local qui a illustré avec éclat le nom de [la] cité, en se distinguant durant de nombreuses années dans le hockey majeur ».

D’autres conseillers ont plutôt dit que « rien ne pressait » et ont proposé d’attendre. La décision a donc été mise entre les mains de la Société Historique de Joliette qui en a conclu que « cette désignation n’était pas une solution idéale » puisque Marcel Bonin était employé pour la ville à ce moment. La Société a toutefois recommandé de mettre une plaque commémorative avec le nom de l’ancien athlète à l’entrée de l’aréna.

Il faut donc attendre 1982, à la suite de travaux de rénovation de la façade, pour que l’aréna prenne officiellement le nom qu’on lui connait aujourd’hui, soit le Centre récréatif Marcel-Bonin.

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