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14 mars 2025

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Un nouvel album lumineux pour Marie-Annick Lépine

« Le cœur est un rêveur »

Marie-Annick Lépine

©Photo gracieuseté - Adèle Blais

Marie-Annick Lépine signe tous les textes de l’album, à l’exception de Porte-poussière; chanson reprise de l’artiste québécois Stephen Faulkner, et de Goéland, co-écrite à partir d’un poème de Jacqueline Harwood.

Telle une riposte à la froideur de l’automne, cet automne menaçant de jeter son voile gris sur l’équilibre durement acquis à coup de force et de résilience, Marie-Annick Lépine plongeait en octobre dernier dans l’enregistrement de son 4e album solo en carrière. Elle présente aujourd’hui Le cœur est un rêveur; un voyage des plus intimes dans son cheminement, où courage, espoir, bienveillance et autodérision s’entremêlent à merveille. L’Hebdo Rive Nord s’est entretenu avec la multi-instrumentiste adorée des Lanaudois dans le cadre de cette sortie.

« Le pourquoi j’ai entamé ce projet-là vraiment activement l’été dernier, c’est parce que j’avais peur un peu de notre automne, pour mes filles et moi; de revivre toutes les odeurs, la saison, ce qui est arrivé, la perte de Karl. Je me suis dit que pour passer au travers, il fallait que j’aie un projet qui me remplit, moi, à l’intérieur et qui m’amène beaucoup de bonheur et de plaisir », raconte avec franchise et générosité une Marie-Annick Lépine sereine.

C’est ainsi qu’elle s’est lancée dans l’écriture des textes et dans la composition des mélodies qui ont donné naissance à ce nouvel album, qu’elle définit aujourd’hui comme une ode au retour à la vie. Retour à la vie, car bien que tristesse et mélancolie auraient pu s’emparer de l’esprit créatif de l’artiste, il n’en est rien. Bien sûr, les thèmes du deuil, de la maladie et de la nostalgie du temps d’avant, qui ont inévitablement teinté les dernières années de la famille, trouvent leur place sur Le cœur est un rêveur, mais ils sont toujours abordés sur une note d’espoir qui fait du bien.

Du rire aux larmes, un voyage tout en émotions

« Au final, je trouve que mon album est tellement lumineux. Il n’est jamais déprimant, même s’il y a des sujets abordés qui sont tristes, on ne s’en va pas dans le pathologique. Il reste toujours un peu d’espoir et de lumière dans tout ça », analyse Marie-Annick Lépine. D’ailleurs, les morceaux plus difficiles sont entrecoupés de titres où l’humour et l’autodérision posent un baume sur les épreuves de la vie, car « après la mort, on n’a pas le choix de continuer à avancer pour les enfants et pour nous-même. C’est une vie qui est différente, mais on continue d’avancer pareil » évoque l’artiste assomptionniste.

« Je considère qu’il faut prendre la vie un petit peu avec un grain de sel et avec humour, sinon c’est trop tragique. Donc, oui je pense que l’humour c’est super important et je suis une ricaneuse : je ris fort et j’aime rire ! » poursuit-elle d’un ton rieur qu’on sent être sincère.  Le cœur est un rêveur, La nuit m’appelle et Ma vieille chum sont de ces titres qui arrachent à coup sûr un sourire et qui rappelle que, d’entre les épreuves, peuvent encore émerger de belles choses.

L’artiste mentionne de plus que l’humour a toujours fait partie intégrante de son identité artistique. « J’ai fait partie des Cowboys fringants; un groupe qui était avant tout une gang de rigolos. […] On ne se prenait pas au sérieux et on voyait le spectacle comme une façon de divertir les gens, de les faire sourire surtout et de les faire chanter avec nous. Il n’y a jamais eu de mur entre le public et Les Cowboys. » On comprend sur ces doux souvenirs que Marie-Annick n’entend pas s’éloigner de ce modèle qui l’a forgé comme artiste.

« J’avais peur un peu de notre automne, pour mes filles et moi. » - Marie-Annick Lépine

Les Cowboys fringants

©Photo archives - Caroline Bergevin (LA TRIBU)

Tout comme elle le faisait au sein des Cowboys fringants, Marie-Annick Lépine souhaite que l'humour et le proximité avec le public occupent une place importante dans sa carrière solo.

Rassembler à travers la musique

Par ailleurs, présenté selon une trame narrative chronologique, le 4e album de Marie-Annick Lépine ne laisse pas s’installer l’éléphant dans la pièce, en abordant de prime abord le sujet du décès de Karl Tremblay. « J’ai décidé de commencer l’album avec Comme on était, parce que c’est une chanson que j’ai composée avant le décès de Karl, mais dans notre premier deuil qui était d’apprendre qu’il était malade, que son cancer était incurable. À partir de ce moment-là, tu as plein de deuils à vivre : de savoir que tu ne vieilliras pas avec cette personne-là, qu’on va vivre des moments difficiles. »

« J’aimerais tant revenir, comme on était avant le pire, juste une fois, pour toi et moi », chante-t-elle avec puissance, donnant le ton à la suite de l’œuvre qui prend son départ à un moment charnière de sa vie. Si elle permet au public d’entrer dans cette intimité qui retrace son parcours des derniers mois, c’est notamment parce qu’elle croit aux pouvoirs que possède la musique d’accompagner les gens dans les moments difficiles de leur vie. « Les chansons servent à ça…à essayer d’aller chercher les gens, de les aider dans leur cheminement à eux, dans leur parcours. Je ne suis pas la seule à vivre des choses difficiles. Il y a tellement de monde qui vit les mêmes choses que moi ou des choses similaires. […] Je pense que ça peut aider des gens à se retrouver là-dedans, à se sentir moins seuls dans leur peine et si ça les fait pleurer, tant mieux, parce que c’est important aussi de pleurer quand on est en deuil et de vider ces émotions-là », reconnaît Marie-Annick Lépine.

Au moment de partager ces mots qui l’ont accompagné, sur lesquels elle s’est appuyée et qui l’ont fait vibrer au fur et à mesure que Le cœur est un rêveur se dessinait, l’auteure-compositrice-interprète n’exprime qu’un seul souhait : que ceux et celles qui les écouteront y décèleront la force et la lumière qu’elle y a imprégnée. « Je pense que cet album va faire du bien aux gens… je l’espère ! »

 

Le 4e album de Marie-Annick Lépine a été réalisé en collaboration avec Daniel Lacoste et Pierre Fortin. On peut y entendre les voix de Catherine Durand et Mara Tremblay ainsi que celles du chœur d’enfants de la Chorale du Vieux Palais; un projet qu’elle a instauré en 2021 et qui rassemble aujourd’hui 75 jeunes choristes.

« Je considère qu’il faut prendre la vie un petit peu avec un grain de sel et avec humour, sinon c’est trop tragique. » - Marie-Annick Lépine

Marie-Annick Lépine

©Photo gracieuseté - Caroline Babin

 

Une collaboration éclatée et inspirante

Marie-Annick Lépine a confié le mandat à l’artiste Adèle Blais d’illustrer l’esprit de son nouvel album. « J’aime son talent […] puis je voyais bien que mon album soit représenté par son style de création, ce qui veut dire mettre beaucoup d’objets qui représentent la vie de la personne au-dessus de la tête, parce qu’on vit beaucoup dans notre tête. » Sur l’œuvre des plus colorées, on peut reconnaître les instruments de musique de l’artiste, ses animaux de compagnie, sa maison; un lieu auquel elle attache beaucoup d’importance, ses deux filles, Karl ainsi que d’autres personnes importantes dans sa vie, telles que ses parents et sa mamie qui a appris d’elle-même à manier l’accordéon, le violon et le piano. « C’est avec son accordéon que j’ai enregistré Toune d’automne, Les étoiles filantes, etc. Donc elle a été importante dans ma vie », partage Marie-Annick. Parmi les images qui composent le collage, se cachent aussi plusieurs mots-clés, dont : courage, famille, sensible, mouvement, maison, rester debout, après le pire et forte. Enfin, sur son cœur sont déposées les douze roses rouges que son bien-aimé lui offrait à chaque anniversaire et chaque Saint-Valentin. « Tous les éléments qui sont là sont pertinents et ils représentent bien soit les chansons, soit ma vie en général. »

 

Le cœur est un rêveur sur la route

Marie-Annick Lépine prendra bientôt la route avec ses nouvelles chansons. Prochainement, on pourra la voir au Vieux Palais de L’Assomption, le 5 juin, et au Club Soda, le 17 juin prochain, dans le cadre des Francos de Montréal. Au cours de l’été, elle s’arrêtera dans quelques festivals avant d’entreprendre sa tournée en salles à l’automne. Certaines dates sont déjà annoncées. Tous les détails au marieannicklepine.com.

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