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Retour11 mars 2025
Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca
Paméla Turcotte Boutin et ses protégés se préparent pour La Chic-Chocs
Course internationale

©Photo gracieuseté
Passionnée de sports attelés depuis son jeune âge, Paméla Turcotte Boutin participera, avec son équipe de rêve, à La Chic-Chocs, une course internationale de traîneaux à chiens. À travers celle-ci, la Rawdonnoise et ses douze complices devront parcourir une distance de 150 miles (242 km). « Ce sera un beau défi et j’ai vraiment hâte, car ça fait quatre ans que je n’ai pas fait de course et c’était dur pour le moral. »
Son retour tant attendu s’effectuera du 15 au 17 mars, alors que la course se déroulera entre la Station touristique Pin Rouge à New Richmond et le relais de La Cache. Ce sont une dizaine de mushers (conducteurs d’attelage) qui prendront part à l’épreuve de 150 miles. Les plus rapides réalisent généralement ce parcours en une quinzaine d’heures, sans compter le temps de repos. En effet, la course est entrecoupée par deux points d’arrêts à travers lesquels les participants doivent obligatoirement prendre un total de huit heures de pause.
Paméla a expliqué que ces arrêts permettent de s’assurer que les chiens sont bien reposés, alimentés et hydratés. C’est également le moment pour eux de se faire masser et d’être examinés par les vétérinaires. « Si ceux-ci, ou moi-même, jugeons qu’il est préférable pour un chien d’arrêter, je peux poursuivre avec une équipe réduite. »
Il est certain qu’elle aimerait toutefois vivre l’expérience complète avec l’ensemble de ses chiens. « Il y a toujours une petite appréhension, car je veux m’assurer de ne pas les surmener, mais j’ai fait mes devoirs. »
Non seulement les chiens sont bien préparés, mais Paméla s’est aussi entraînée avec assiduité. En plus de courir un minimum de 20 km par semaine, de faire du yoga et du renforcement musculaire, elle a complété un ultramarathon. « Je voulais voir ce que j’imposais aux chiens lorsque nous faisons des longues distances. » Pour elle, il était primordial d’être à la hauteur de ses compagnons. « Oui, je suis le maillon faible de l’équipe, mais je suis quand même capable de les aider, de pousser en arrière et d’être le treizième chien s’il le faut et ça, ça me rassure vraiment! »
En discutant avec la musher et guide de traîneau à chiens, il est évident qu’elle voue un véritable amour pour ses partenaires et qu’elle passe énormément de temps avec eux. Lors de sa première course, en 2020, elle a d’ailleurs reçu le Prix du vétérinaire pour les meilleurs soins à son équipe.
« Tout ce que je fais c’est pour le bien-être de mes chiens. Pour eux, 5 km ça ne comble pas leurs besoins, ce n’est jamais assez! Ils veulent explorer du territoire, c’est ce qui les stimule mentalement et physiquement, c’est ce qu’ils aiment. Si ce n’était pas le cas, je n’éprouverais aucun plaisir. Je n’ai pas envie de forcer un chien à courir devant moi. »
À chacun ses forces
Tous les membres de l’équipe de Paméla détiennent une énorme endurance. Toutefois, puisque les chiens sont habitués de faire leurs entraînements par intervalles, la musher devra s’assurer, au départ de la course, de gérer leur vitesse et leur excitation. Pour la majorité de l’escouade canine, il s’agira d’une première expérience de course.
Au cœur de l’équipe se trouvent notamment les sœurs Wapiti et Renne que Paméla a acquis du réputé musher Normand Casavant alors qu’elles étaient toutes jeunes. Wapiti est fougueuse en plus d’avoir du caractère et de la confiance en elle. Malgré qu’elle soit courte sur pattes, elle est inarrêtable. Quant à Renne, elle représente davantage le calme et la douceur et est plus écoutante. « Renne a besoin d’attention et de petits massages, tandis que Wapiti, elle n’a pas le temps pour ça! Elles se complètent, quand Renne a besoin d’énergie, Wapiti lui en donne et quand Wapiti écoute moins, Renne la ramène à l’ordre. »
Elles courseront avec leur mère La Rouge qui, elle, est extrêmement précise pour les directions. L’équipe sera aussi composée des six enfants de Wapiti âgés de trois ans (Épinette, Hickory, Bouleau, Hemlock, Tamarack et Walnut). « Ce sera la première fois que je courserai avec des chiens entièrement élevés par moi! »
Il y aura également Boré, le seul à avoir déjà coursé avec Paméla, ainsi que les frères Boulenoire et Tex. « Tex est super amical et beaucoup trop content de travailler. Il saute dans les airs et est vraiment comique. Il amène une belle énergie dans l’équipe! »
Paméla a expliqué que le plus demandant, généralement, est d’entraîner un chien de tête qui répond bien aux directives et avec qui le lien de confiance est fort, mais que dans son cas, presque tous les chiens du groupe pourraient assumer ce rôle. « J’ai de la difficulté à choisir la position de chacun, car ils sont tous trop extraordinaires! »
À plus long terme, le rêve de Paméla serait de participer aux courses les plus difficiles du monde, soit la Yukon Quest et Liditarod qui ont des distances de plus de 1600 km.
Une passion qui remonte à loin
La Chic-Chocs sera la troisième course de la Rawdonnoise qui a vécu sa première expérience en 2020, après avoir adopté des chiens de la meute de Normand Casavant. « Je me devais de rendre hommage à leur potentiel! » Elle a tout d’abord participé à une course de deux fois 50 km à Lamarche. Bien qu’elle coursait avec un traîneau touristique beaucoup plus lourd que ceux de ses concurrents, elle a réussi à terminer en quatrième position, « j’étais vraiment fière! ».
Au cours de la même année, elle a pris part à la course Can-Am, de 160 km, aux États-Unis. Toujours avec son traîneau touristique, elle a réussi à obtenir une sixième place parmi des concurrents expérimentés. « J’étais surprise et impressionnée par mon équipe, seulement une heure nous séparait de la première place, ce n’est rien! C’était comme la révélation pour moi que je savais ce que je faisais, c’était rassurant. » D’autant plus, que cela faisait près de vingt ans que Paméla évoluait dans l’univers des sports attelés.
Tout a commencé quand elle avait dix ans, lorsqu’elle et sa famille ont décidé d’adopter un chien. Bien qu’ils habitaient Montréal, ils passaient toutes leurs fins de semaine dans leur chalet à Chertsey et voulaient un chien de nature et de plein air. Ils ont penché vers le husky et ont finalement adopté deux sœurs, puisque ce sont des chiens de meute. C’est avec elles que Paméla a commencé à faire du traîneau à chiens.
« Nous nous sommes ensuite fait donner deux autres chiens et au cinquième, ma mère a dit : ça suffit, on déménage en campagne! » Ils se sont installés à Rawdon sur une terre de 470 acres et quelque temps plus tard, ils ont ouvert le Centre de plein air, de formation et d'entraînement spécialisé en sports attelés, Kinadapt.
Paméla a ensuite fait ses études en horticulture et environnement au Cégep à Joliette et en biologie à l’université de Sherbrooke, mais tout la ramenait à sa plus grande passion. « J’ai réalisé que j’avais une grande richesse avec ma terre et mes chiens et que je devais absolument revenir aux sources. C’est ce qui a la plus grande valeur à mes yeux! »
Le 15 mars prochain, dès 7h, il sera possible de suivre la progression de Paméla Turcotte Boutin et de son équipe grâce à une balise GPS sur leur traîneau. Il suffit de se rendre sur l’onglet spectateurs du site https://www.lachicchocs.com/

©Photo gracieuseté
Un pan de notre histoire
« Le Québec ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans les chiens de traîneau, ça fait partie de notre histoire. C’est comme cela qu’on transportait le courrier et les vivres. La grand-mère d’une amie de la région allait même à l’école en traîneau à chiens! C’était un moyen de transport incontournable, mais maintenant il est difficile de le pratiquer et de rendre hommage aux capacités de ces chiens, car il manque de parcours où l’on peut facilement circuler. » - Paméla Turcotte Boutin
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Bouleau
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Hemlock
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Renne
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Tex
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Wapiti
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