Un million en investissement chez Cuisine du Domaine

Un rêve devenu réalité

©Photo gracieuseté - L'Action

Patrick Noël et Julie Martin.

L’entreprise Cuisine du Domaine, située à Chertsey, a réalisé des investissements avoisinant le million de dollars dans le but de se doter d’une usine à la fine pointe de la technologie, d’améliorer ses méthodes de travail et d’accroître ses standards de qualité et de salubrité. Le tout dans le but de réaliser un rêve et de propager à grande échelle une recette faisant partie de l’héritage familial.

L’ensemble de ces améliorations ont permis à Cuisine du Domaine d’obtenir une certification C1 du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et de pouvoir déployer une distribution étendue de sa sauce à spaghetti, produit phare de l’entreprise et cher au cœur de Patrick Noël, propriétaire avec sa conjointe Julie Martin.

« Cette recette, je l’ai apprise de ma grand-mère Simone et de ma mère Stella, alors que je volais une cuillère du chaudron pendant que la sauce tempérait. Cette sauce nous a toujours suivis, autant dans notre restaurant que dans notre foodtruck et au sein de nos autres produits. »

En 2010, la sauce issue du legs familial de Patrick Noël a été recréée dans les cuisines de l’entreprise. Après des années de travail, elle sera bientôt disponible partout au Québec. « Ça fait 15 ans que j’en rêve et je savais qu’on y arriverait un jour. »

De grands défis

Cuisine du Domaine a connu un énorme essor au cours de la pandémie, mais le défi a été de perdurer, dans un contexte, notamment, de pénurie de main-d’œuvre. « Cet enjeu nous a poussés vers l’automatisation. Il y a quelques années, rares étaient les journées où on avait suffisamment d’employés pour la production. À la fin de la pandémie, on détestait notre entreprise, les difficultés entourant les employés nous avaient brûlés. On a donc voulu revenir aux bases. »

Dans l’usine, l’automatisation est venue libérer des employés. À titre d’exemple, avant, la sauce était brassée manuellement et les ingrédients dosés un à un. « Il y avait beaucoup de manipulations, alors que les équipements automatisés permettent de produire des centaines de gallons, de doser les ingrédients au gramme près, d’empaqueter et d’étiqueter la sauce. Nous sommes passés d’une production de 100 litres par jour à 5000 litres. »

Réussir ce pari, soit d’offrir un produit de qualité, abordable et de créneau éthique, a nécessité un an de recherche et de développement. « Le défi a été de rendre cette sauce, qui ne contient que quatre ingrédients, comme nos mères la feraient et accessible alors que le coût de production était élevé. »

Ainsi, l’automatisation a permis de garder l’essence de la sauce, comme si elle était cuisinée à petite échelle, mais de permettre à Cuisine du Domaine de dégager une certaine marge de profit. « L’enjeu, c’est que j’étais entêté à garder la recette d’origine sans faire de modification ou ajouter d’additifs! »

Chertsey tatouée sur le cœur

Patrick Noël et Julie Martin sont très fiers de la réussite de leur entreprise localisée à Chertsey, alors qu’on leur demande souvent pourquoi ils sont venus s’établir en région, ce qui complique la disponibilité de la main-d’œuvre et la distribution. « Il nous fallait un volume important pour convaincre les transporteurs de venir jusqu’ici! »

Cependant, le couple s’est établi à Chertsey pour la qualité de vie et Patrick Noël insiste que « ce n’est pas négociable. Je ne retournerai jamais dans la jungle urbaine ».

Les travaux ont permis à l’usine d’être agrandie de l’intérieur. « Ça aurait été plus facile de repartir avec une boîte vide, mais on voulait rester chez nous. On veut être bien où on travaille, on est une entreprise familiale, on aime les choses simples et ça se ressent. Le bien collectif est important pour nous. On voulait une petite équipe soudée et des produits de qualité. »

Pour les prochaines années, Cuisine du Domaine se concentrera dans la production de sauce à spaghetti « viandeuse », tout en conservant une gamme de ses produits prêt-à-manger les plus prisés. D’ici six mois, les pots de sauce seront disponibles dans tous les marchés d’alimentation du Québec, peu importe leur taille. « Nous serons aussi en automatisation continue, qui évoluera selon le déploiement de la distribution. »

La certification du MAPAQ permet aussi à l’entreprise d’agir en tant que sous-traitante et de fournir de la sauce pour des produits d’autres entreprises. Des ententes ont d’ailleurs été conclues avec des tiers pour la production de lasagnes par exemple.

La gamme de sauces pourrait aussi s’élargir dans le futur, mais Patrick Noël souligne que lorsque de nouveaux produits feront leur apparition, ce sera parce qu’ils répondront aux mêmes standards de qualité.

« On n’est pas pressé! On veut bien faire les choses et que les clients en aient pour leur argent en cette époque où ils sont en droit de remettre leurs achats alimentaires en question. On a choisi de diminuer notre marge de profit pour faire des produits de qualité. »

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