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Retour19 février 2025
Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca
Serge-Alexandre Demers Giroux affrontera les plus grands noms de l’escalade
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©Photo gracieuseté
Vingt-quatre des plus grands noms de l’escalade de glace seront rassemblés au Festiglace de Pont-Rouge, du 19 au 23 février, afin de s’affronter dans une compétition unique. Parmi ceux-ci se trouvera le Joliettain Serge-Alexandre Demers Giroux qui prendra part à l’épreuve de « l’Enduro » dans la catégorie élite. Il affrontera, au cœur de celle-ci, des athlètes provenant d’un peu partout à travers le monde.
« Je suis bien fier de représenter Lanaudière dans cette belle aventure! Mon premier objectif sera d’avoir le plus de plaisir possible et comme dans tout ce que j’entreprends, je vais donner mon 110%! Je veux seulement montrer qu’avec un peu de volonté et de motivation, on peut arriver à dépasser ses limites », a commenté, en entrevue avec L’Action, celui qui grimpe depuis plus de 18 ans.
Bien que l’athlète détienne une très grande expérience, il s’agira pour lui d’une première compétition. « À l’aube de mes 40 ans, avec mes deux enfants et mon travail, je ne suis pas un athlète professionnel comme certains compétiteurs qui seront présents, donc j’y vais de façon très réaliste! Je veux seulement essayer de faire peur à quelques personnes, mais certainement pas au premier », a rigolé celui qui est originaire de Saint-Norbert.
Cette première compétition représente un défi pour l’athlète, mais également l’occasion de vivre une expérience mémorable. D’autant plus que l’événement détient une grande notoriété. En effet, pendant dix ans (de 1997 à 2007), le Festiglace de Pont-Rouge était le plus grand rassemblement d’escalade au monde. « J’en ai toujours entendu parler lorsque j’étais plus jeune, c’était vraiment mythique et légendaire! »
Le rendez-vous annuel a cessé en 2007, avant de renaître de ses cendres en 2020. Serge-Alexandre y a participé pour la première fois l’an dernier en tant que bénévole et c’est à ce moment qu’il a pu constater qu’il s’agissait bel et bien d’un incontournable. « Ça m’a vraiment inspiré et mon partenaire d’escalade hivernale des dix dernières années, Louis-Philippe Ménard, m’a motivé à m’inscrire comme compétiteur pour cette année! »
L’Enduro
La candidature de Serge-Alexandre a été retenue notamment grâce au parcours et à l’expérience du grimpeur, mais aussi pour sa grande implication dans le monde de l’escalade. En apprenant qu’il avait été sélectionné, il a entrepris de retrouver une forme physique exemplaire. « Je ne serai pas le plus athlétique, les gens de la Coupe du monde sont à des années-lumière de ma capacité physique, mais la formule Enduro me permet d’espérer de ne pas terminer dernier! »
Au cœur de cette compétition, qui se tiendra le 22 février, chaque grimpeur disposera de deux périodes de 1h30 pour escalader le plus de voies possibles. Les points seront déterminés en fonction de la longueur et de la difficulté de chacune des voies choisie et effectuée par le compétiteur. « L’année dernière, les meilleurs en ont fait autour de 15, ce qui est incroyable, ils courent littéralement à la verticale! En plus, ce ne sont pas des parcours faciles. J’ai des amis grimpeurs qui sont venus sur le site et ils n’ont pas été capables de décoller. »
Parmi les compétiteurs, en plus des nombreux canadiens, se trouvent six Français, cinq Américains et des athlètes de la Suisse et de l’Écosse. « On se suit tous sur les réseaux sociaux, alors ça ajoute de la pression! Quand tu vois qu’ils sont en train de grimper et que tu ne l’es pas, tu as l’impression de prendre du retard! Depuis environ un mois, tout le monde a le couteau entre les dents! »
De son côté, Serge-Alexandre s’entraîne quotidiennement sur un mur d’escalade à son domicile et tente de maximiser ses sorties. Tout particulièrement à Pont-Rouge, puisqu’il s’agit, selon ses dires, d’une roche très particulière.
Un ambassadeur pour la région
Depuis ses débuts comme grimpeur, Serge-Alexandre Demers Giroux a grandement contribué à faire rayonner la région de Lanaudière à travers le monde de l’escalade. En dénichant des nouvelles voies et en partageant ses découvertes, il a attiré de nombreux adeptes dans la région. « Je suis un grand explorateur de l’arrière-pays de Lanaudière! C’est vraiment cet aspect d’ouvrir des voies et de faire des premières ascensions dans les coins les plus reculés qui m’anime! »
Parmi ses trouvailles, il y a la paroi du lac du Cap qui est l’une des plus belles destinations d’escalade de glace de la région. Située dans la réserve faunique Mastigouche, à l’est du réservoir Taureau, elle fait plus de 100 mètres de haut. Elle n’est que l’une des belles découvertes du grimpeur et ce dernier a ajouté que la région regorge d’une multitude de falaises et de parois inexplorées qui restent à gravir et à affronter.
« Quand je trouve de nouveaux bouts de roches, je suis comme un enfant à Noël! C’est comme se promener en forêt et voir La Ronde apparaître devant ses yeux, je suis ébahi chaque fois! Le territoire m’est cher d’une façon inestimable et c’est un cadeau de la vie d’avoir toute cette étendue sauvage », a terminé celui qui est aussi agent de développement en plein air chez Loisir et Sport Lanaudière.
Le Festiglace sera ouvert au grand public les 22 et 23 février. Les familles pourront participer à plusieurs activités dans la zone jeunesse dont des essais d'escalade, de la tyrolienne et de la raquette en sentiers.
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©Photo gracieuseté
Escalade hivernale
L’escalade hivernale permet à Serge-Alexandre Demers Giroux de pousser ses limites encore plus loin. « Il fait froid et les parois sont difficiles d’accès, c’est du gros fun finalement! En fait, je pense que j’aime juste vraiment souffrir », a-t-il plaisanté. Contrairement à l’été, où les voies sont présentes de façon pérenne et ne changent à peu près pas, il aime les surprises que lui réservent les voies hivernales. « Tu peux revenir à différents moments de la saison et ce n’est jamais pareil. Ce sont toujours des casse-têtes à résoudre, alors c’est un dépassement autant physique que mental. » Sa passion l’a mené un peu partout à travers le Québec, mais aussi aux quatre coins de la planète. Il aimerait d’ailleurs retourner en Europe pour grimper les Dolomites en hiver et revivre des aventures au cœur des Alpes. Plusieurs territoires des États-Unis et de l’Ouest canadien l’interpellent également.
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