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Retour29 janvier 2025
Jason Joly - jjoly@medialo.ca
Un ajustement des loyers à surveiller dans la MRC de Joliette
Tribunal administratif du logement
©Jason Joly
Depuis quelques années, des propriétaires privés et l’OMH de Joliette ont uni leur force pour offrir plus de logements abordables.
Après avoir procédé au calcul de l’ajustement des loyers pour l’année 2025, le Tribunal administratif du logement (TAL) a annoncé que les appartements non chauffés pourraient être exposés à une augmentation de 5,9 %. Bien qu’il soit encore trop tôt pour connaitre les impacts réels de cette possible hausse sur le budget des locataires joliettains, l’Office municipal d’habitation (OMH) de Joliette veut rassurer ces derniers en rappelant qu’un service d’aide à la recherche de logement est mis à leur disposition pour tenter de trouver les meilleures options à leurs problèmes.
Les pourcentages applicables pour le calcul d’ajustement des loyers permettent de déterminer les montants affectés à chacune des composantes du calcul en fonction des dépenses encourues pour l’immeuble ou le logement concerné. Ces composantes comportent les types de sources d’énergie, les frais d’entretien ou encore les frais de gestion pour ne nommer que celles-ci.
Le TAL donne comme exemple un loyer de 1000 $ pour un logement non chauffé. En respectant le pourcentage d’ajustement de base, le loyer deviendrait donc 1059 $. Toutefois, si le calcul prend en compte les taxes municipales et des travaux majeurs, ce pourcentage pourrait monter à 8,5 %, résultant en un loyer de 1085 $.
Des impacts à venir?
L’OMH de Joliette gère un parc immobilier constitué de centaines de logements dont une grande partie se trouve à être des HLM. Le directeur de l’organisation, Michel Savignac, informe toutefois qu’il y a deux ans, une entente a été conclue dans le but d’établir des partenariats avec des propriétaires de logements privés. « Présentement, dans la MRC de Joliette, plus de 60 propriétaires privés acceptent que des locataires paient l’équivalent de 25 % de leurs revenus pour leur loyer, comme dans un HLM », explique-t-il. L’organisation continue de travailler d’arrache-pied afin d’implanter un programme de subvention dans le plus d’immeubles possible alors qu’elle fait face à une liste de 200 demandes de la part de personnes qui souhaitent aller en HLM.
Concernant le calcul de l’ajustement annoncé par le TAL, le directeur assure qu’il n’aura pas d’incidence sur les résidents des HLM ou des logements qui suivent le même modèle. Pour ce qui est des autres locataires cependant, M. Savignac estime qu’il est encore trop tôt pour dire s’ils en seront impactés et dans quelle mesure. « C’est sûr que s’il n’y a pas de subvention, et si le loyer est à 1000$ par exemple, ça fait environ 60 $ supplémentaires par mois et donc un peu plus de 700 $ par année. Il y en a certainement qui vont trouver difficile de payer ça. »
Si tel est le cas, Michel Savignac rappelle que le Service d’aide à la recherche de logement (SARL) est accessible pour tous les citoyens de la MRC de Joliette dans le besoin. Il ignore si cet ajustement entrainera une hausse des demandes d’aide: « Il y a des appels au quotidien. On croit qu’il y en a plus en juillet, mais ce n’est pas un mois qui est pire que celui de septembre ou d’octobre par exemple. »
Les appels les plus fréquents concernent des évictions ou la recherche d’un appartement plus abordable, mais, peu importe la raison, les Joliettains peuvent composer le 579 593-4040 pour communiquer avec cette ligne de soutien et ainsi tenter de trouver les meilleures options à leur situation. « En plus, quand quelqu’un applique pour la recherche de logement, il est aussi inscrit sur notre liste de HLM ». Le site de l’OMH est également utile puisque dans l’onglet du Service d’aide à la recherche de logement, il est possible de consulter un outil qui présente les différents logements disponibles sur le territoire selon les dimensions de l’appartement souhaité.
Une hausse préoccupante
Amélie Pelland, coordonnatrice et intervenante pour les MRC Les Moulins et L’Assomption au sein de l’organisme Action-Logement Lanaudière, s’est dit inquiète de ces pourcentages : « C’est sûr que c’est très préoccupant d’autant plus que par le passé, les loyers étaient plus bas. »
Cette dernière explique qu’en raison des fortes hausses des loyers au cours des dernières années, ce pourcentage a un plus grand impact sur les locataires. « On pense que ça va faire en sorte que beaucoup de locataires vont avoir des difficultés à payer leur loyer, vont perdre leur logement et possiblement se trouver en situation d’itinérance », ajoute-t-elle.
De son côté, Martin Messier, président de l’Association des propriétaires du Québec estime que, malgré un pourcentage plus élevé, le tout est loin « d’enrichir » les locateurs. « Attention, ces taux ne sont qu’un leurre, ils restent nettement insuffisants pour maintenir un parc immobilier en santé et moderne », conclut-il
En collaboration avec Jessica Potsou de La Revue.
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