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22 janvier 2025

Salle de rédaction - redaction@medialo.ca

Saint-Charles-Borromée et ses pompiers font appel à un médiateur

Conflit de travail

Syndicat pompiers

©Jason Joly

En négociations depuis avril 2024, les pompiers de Saint-Charles-Borromée ont demandé d’aller en médiation pour faire avancer le dossier.

Dénonçant une lenteur au niveau des négociations avec la Ville, les pompiers de Saint-Charles-Borromée ont voté, en décembre dernier, pour le déclenchement éventuel de moyens de pression. En entrevue avec L’Action, l’administration charloise a révélé que les parties feront appel à un médiateur afin de faire avancer les discussions.

Le Syndicat des pompiers du Québec, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (section locale 7182), rapporte que près de 45 pompiers à temps partiel sont à l’emploi de la Ville. Ils répondent à plus de 1200 appels par année (incendies, accidents, assistance aux citoyens, inondations, entraides), répartis dans les différentes municipalités desservies par le Service de sécurité incendie et civile de Saint-Charles-Borromée sur plus de 450 km². Celles-ci comportent Saint-Charles-Borromée, mais également Crabtree, Notre-Dame-de-Lourdes, Saint-Ambroise-de-Kildare, Saint-Liguori, Saint-Paul, Saint-Thomas, Sainte-Marie-Salomé, Sainte-Mélanie et Village St-Pierre.

« Au-delà des relations de travail, l’ensemble de la structure actuelle est à revoir, informe Philippe Fafard, président de la section locale 7182. L’administration du maire Robert Bibeau a reculé sur sa position d’instaurer une garde interne à temps plein en caserne alors que les négociations s’étaient pourtant entamées en ce sens à la suite des recommandations d’une firme externe embauchée à grands frais par la Ville. La sécurité de toute la population est en jeu, il est temps que les élus répondent à des questions. »

Le syndicat dénonce qu’il n’y a aucun pompier en caserne entre 22 h et 6 h pour tout le territoire desservi par la Ville de Saint-Charles-Borromée. L’organisation souhaite aussi une amélioration de la sécurité d’emploi des pompiers qui, puisqu’ils travaillent à temps partiel, n’ont d’autre choix que d’opérer un deuxième emploi « considérant qu'il n'y a pas d’opportunité d’y faire carrière à temps plein ». De plus, elle constate que la structure actuelle embauche seulement des cadres à temps plein. « Saviez-vous qu'un pompier à Saint-Charles-Borromée gagne à peine plus que le salaire minimum, soit 17,67$ ? Un moniteur d’aquaforme ou un sauveteur travaillant pour la Ville peut gagner jusqu’à 31,50$ de l’heure, soit 5$ de plus qu’un pompier expérimenté à l’échelon maximal de l’échelle. »

Le président syndical termine donc en disant que « bonifier l’offre de services consolidera et uniformisera la qualité de l’expertise, et ce où que vous soyez dans la MRC de Joliette et aux alentours. La Ville doit agir de manière proactive au bénéfice de ses citoyens. Elle doit être attrayante pour ses pompiers, en plus d’offrir des conditions et une structure dignes de ce nom en 2025. »

Réponses de la Ville

Le maire Robert Bibeau souhaite d’abord rassurer la population en rectifiant que le service d’incendies est opérationnel à tout moment de la journée. « Même s’il n’y a pas toujours quelqu’un à temps plein, il y a un service de garde qui opère sept jours par semaine, 24 h par jour. Il y a une équipe qui, dès qu’elle reçoit un appel, se rend sur place. » Le directeur général, Claude Crépeau, nuance aussi que l’exemple donné par le syndicat à propos des salaires des sauveteurs fait référence aux statistiques de 2025, alors que ceux mentionnés pour les pompiers concernent les salaires de 2023: « Évidemment, ce qui est discuté à la table, ce ne sont pas des salaires de 2023. »

Depuis le début des négociations en avril 2024, des propositions et des contre-propositions ont été présentées, mais la demande a été faite d’aller en médiation. Puisque les discussions sont en cours, la Ville n’est pas en mesure de préciser les points qui posent problème. Cependant, elle assure vouloir continuer à parlementer avec le syndicat « pour trouver une formule gagnant-gagnant pour les deux parties ».

De son côté, elle souhaite ce qu’il y a de mieux autant pour ses résidents que pour ceux des autres municipalités qui bénéficient de la couverture de son service d’incendie. « Nous sommes en lien avec dix autres villes et villages qui ont des besoins particuliers en termes d’incendies », rappelle Robert Bibeau. Ce dernier informe qu’un directeur général à temps plein sera bientôt élu et que cela facilitera les suivis auprès des partenaires. « Ce n’est pas que les personnes déjà en poste n’étaient pas bonnes. C’est plutôt que quelqu’un qui n’est pas permanent ne peut pas s’engager dans des projets durant longtemps », mentionne le maire.

La Ville ignore donc le temps que les négociations dureront à partir de maintenant, mais pour M. Bibeau, il est important « de prendre le temps qu’il faut pour que tous se retrouvent gagnants ».

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