« En tant qu’artistes indépendants, nous ne faisons pas vraiment de rétrospective sur nos projets, alors ça me touche beaucoup », a-t-il réagi en apprenant cette distinction. Il confie que cette année aura été différente du point de vue de son rythme de travail alors que ses initiatives suivaient des horaires plus réguliers. Il donne comme exemple son expérience avec les élèves de l’école Saint-Jean-Baptiste à Saint-Michel-des-Saints. Durant des mois, M. Quinchon a animé des ateliers de création pour développer une œuvre collective. Il remercie d’ailleurs les enseignants qui, malgré leur charge de travail déjà importante, lui ont laissé le temps requis pour rencontrer les enfants.

Le projet imaginé par l’artiste damiennois regroupe des photos anciennes en noir et blanc de Saint-Michel-des-Saints que les enfants ont par la suite colorisées. Avec l’expertise de Thibaut Quinchon, ils ont également capté des sons environnants pour les associer aux images. Le but était que les participants imaginent comment les modes de vie et le paysage sonore se sont transformés au cours des dernières décennies. Cette expérience a été captivante pour l’artiste qui a pu développer des liens avec les élèves. « Les enfants étaient motivés à réaliser ces ateliers. Je crois qu’ils étaient contents de faire autre chose que des maths! », remarque M. Quinchon.

Donner une voix à sa communauté

En plus de faire briller son art à l’extérieur de la région, notamment grâce à la réalisation d’une trame sonore sur le patrimoine naturel pour une exposition au Musée de la Civilisation à Québec, Thibaut Quinchon a aussi travaillé à mettre en valeur sa communauté. En effet, le balado « Ça s’est passé à Saint-Damien » figure parmi ses autres projets dont il est le plus fier. En compagnie de l’artiste Gabrielle Harnois-Blouin, il a procédé à la rencontre de plusieurs aînés qui ont partagé leurs souvenirs du village durant leur enfance. Ils ont ainsi raconté ce qu'était la vie à la ferme, leurs sessions d’amusement dans les rues du village, la manière dont ils ont grandi ou encore à quoi ressemblait la vie d'un enfant qui devait se rendre à pied à son école de rang. 

Après le lancement du balado, les participants ont été invités à se réunir pour l’écoute des épisodes. Pour M. Quinchon, le projet a eu son lot de moments émouvants, autant lors de l’enregistrement que lors de cette rencontre : « Plusieurs aînés se voyaient lorsqu’ils étaient enfants, mais se sont quittés par la suite. Alors, il y a eu des discussions touchantes. »

Ce dernier constate donc qu’il s’agit de son année « la plus sociale » alors que ses projets lui ont permis de faire la connaissance de Lanaudois de diverses générations. « Je veux soutenir ma communauté par la création. Je m’y sens intégré, alors ça me fait plaisir d'offrir des activités culturelles variées dans la région », termine l’artiste damiennois.

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Finalistes

Ambassadrice du métier de teinturière végétale, Céline Desjardins se démarque particulièrement pour son approche écoresponsable et respectueuse de la nature. Avec l’aide de fleurs, de mauvaises herbes laissées par les activités agricoles et même de pelures d’oignon, elle concocte ses propres couleurs afin de les utiliser pour ses divers tissages. Le Conseil québécois du patrimoine vivant a reconnu Mme Desjardins comme Maître de traditions vivantes et lui a attribué une bourse afin qu’elle puisse créer un programme pour former de futurs teinturiers.

Dans le but de faire tomber les silences et les tabous, Léa Hains a publié son premier livre de poésie illustré, Taille de petit poids, qui traite du sujet de l’anorexie. Ayant elle-même lutté contre ce trouble alimentaire, la jeune femme raconte dans son œuvre comment la maladie a pris naissance et les épreuves qu’elle a dû surmonter durant son adolescence. Avec la publication de son recueil, elle espère faire comprendre aux personnes touchées par l’anorexie qu’il est possible de s’en sortir.

Situé à Sainte-Mélanie, Yewaska est un site d’interprétation et d’immersion en nature créé par Jeff Proteau dans le but de sensibiliser les visiteurs à « préserver la forêt, à l’écouter et à en prendre soin ». Le lieu met à la disposition du public des stations informatives et des contes-balados. Le site présente aussi une programmation diversifiée de spectacles de musique ou d’humour. M. Proteau met également une grande importance à promouvoir la culture autochtone en invitant des artistes ou des figures importantes issus des communautés.