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28 novembre 2024

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

«Quand le lien est fort, plus rien ne nous arrête»

Championnes du Canada

Camille et Kaia

©Photo gracieuseté

Camille Ducap-Harnois et sa jument Kyaklahoma VDL (Kaia) sont devenues championnes canadiennes 2024 dans la division sauteurs Junior/Amateur 1,30m. Elles ont remporté ce prestigieux titre lors du Royal Agricultural Winter Fair de Toronto qui se déroulait du 1er au 10 novembre dernier. Il s’agit de la plus grande compétition agricole et équestre intérieure au monde.  

«Juste d’être à cet événement d’envergure et de faire les sauts de 1,30m représentait un rêve pour moi! Oui, depuis le début de l’été, je me visualisais gagner au Royal, mais c’était davantage pour ma préparation mentale et sportive, je ne pensais pas que ça allait arriver pour vrai! C’était une belle surprise », a commenté l’athlète de 19 ans en entrevue avec L’Action.   

Cette dernière a connu une fulgurante progression au cours des trois dernières années en passant de sauts de 1m à des sauts de 1,30m. L’athlète de Saint-Liguori a évoqué que rien de tout cela n’aurait été possible sans le soutien de ses parents, de son entraîneure, Bianca Lafontaine, mais surtout, sans sa partenaire, Kaia.  

« Elle me fait monter les échelons vraiment rapidement depuis que nous sommes ensemble (avril 2023). Habituellement, ça prend environ un an pour bien connaître son cheval, mais avec Kaia, ça a connecté super vite. Je me suis assise sur elle et je savais que ça allait fonctionner. Ce n’est pas toujours comme ça, mais avec elle c’était différent… J’avais l’impression de la connaître depuis toujours. » 

Six mois après leur rencontre, elles terminaient déjà en troisième position des Championnats canadiens 1,20m. « Elle me fait confiance et je lui fais confiance. Nous savons que nous pouvons compter l’une sur l’autre et que nous ne nous laisserons pas tomber, alors quand on entre sur le ring, nous avons déjà une longueur d’avance! » 

La meilleure au pays 

Le rigoureux processus de qualification pour accéder au Royal s'est échelonné sur une période de six mois et comprenait 10 compétitions. Camille devait donc accumuler le plus de points possible tout au long de l’été puisque seuls les cavaliers les mieux classés de chaque province étaient invités (seulement deux ou trois pour le Québec).  

En terminant au premier rang du classement, elle avait bon espoir de pouvoir participer au Royal, mais c’est seulement à la mi-octobre qu’elle en a eu la confirmation. « C’était un soulagement, car il y a toujours un petit stress jusqu’à la dernière seconde! J’étais très contente et j’avais le sentiment que tous mes efforts étaient récompensés! » 

Le Royal Agricultural Winter Fair rassemble plus de 300 000 spectateurs et la partie équestre de l’événement comprend les Championnats canadiens de chasseurs, de sauteurs et d'autres divisions. En saut d’obstacles (sauteurs), les compétiteurs devaient concourir dans trois classes, chacune mettant en valeur une technique différente dans l’objectif d'obtenir des points. Ceux-ci seraient ensuite comptabilisés afin de déterminer le vainqueur de la division. 

Camille est arrivée à Toronto le 4 novembre pour une journée de pratique et pour montrer les lieux et l’ambiance à son cheval. Puis, ses compétitions commençaient le 5 novembre. Au cœur du premier concours, elle devait réaliser une course qui allie technique et vitesse. « Il y a une dizaine d’obstacles et si tu réussis les six premiers sans les faire tomber, les derniers sont évalués sur la vitesse. Donc là, ça devient important de couper les coins plus serrés! J’aime beaucoup cette épreuve », a expliqué Camille qui a terminé troisième lors de celle-ci.  

Plus tard dans la journée, une autre compétition se tenait. Cette fois, il s’agissait de compléter les dix sauts le plus rapidement possible tout en laissant le parcours intact. « Certains chevaux sont doués pour tourner serré et d’autres pour accélérer, mais je suis chanceuse, car Kaia est bonne pour les deux! » 

Les partenaires ont réalisé un circuit assez audacieux. Le pied de Camille a même frôlé l’obstacle, mais sans le faire tomber. « Nous étions à fond et nous y allions pour gagner! » Les risques en ont valu la peine et elles ont terminé premières de cette épreuve, « j’étais vraiment contente, j’ai fondu en larmes, c’était fou! » 

Une vague d’émotions 

Le lendemain, c’était la grande finale et tout allait se décider lors de celle-ci tant le pointage était serré, « tout le monde allait donner son maximum ». Les compétiteurs devaient compléter un premier parcours de 10 à 12 sauts sans rien faire tomber. Si tel était le cas, le concurrent passait à l’étape du barrage qui comprend six sauts à réaliser le plus proprement et rapidement possible. « J’étais la première à devoir effectuer le parcours du barrage, c’était un désavantage, car ça donnait des idées aux autres des endroits où passer. J’ai fait tout ce que je pouvais en m’en tenant au plan et j’ai terminé avec un excellent temps! » Ce qui l’a placé en troisième position pour cette épreuve.  

Le classement final était des plus serrés et en calculant ses points, Camille croyait avoir terminé en deuxième position. « Quand ils ont annoncé mon nom comme championne, je ne comprenais pas! J’étais vraiment contente, mais je n’en revenais pas, c’était une grande vague d’émotions et une grande surprise! » 

La cavalière et ses proches étaient submergés par la joie. Camille a mentionné que même Kaia est très expressive. « Elle n’est pas capable de rester en place, elle ressent l’énergie de tout le monde et elle veut juste montrer à quel point elle est bonne! Elle est super gentille, mais en compétition, c’est une machine de guerre, elle veut terminer première et se faire remarquer! » 

Pour Camille, c’est ce lien unique avec sa partenaire qui fait la beauté du sport. « C’est le seul sport individuel qui se pratique à deux! C’est fou parce que tu as beau être le meilleur cavalier, tu n’arriveras à rien si tu n’as pas un bon cheval. Il faut vraiment que tu trouves ton autre moitié et que tu établisses un lien. Et quand le lien est fort, plus rien ne nous arrête, c’est indescriptible comme connexion! » 

Le duo prévoit maintenant participer à l’événement The Winter Equestrian Festival de Wellington, en Floride, l'hiver prochain. Pour la suite, Camille rêve simplement de se rendre le plus loin qu’elle peut. Bien sûr, elle aimerait prendre part aux Championnats nord-américains en 1,45m avant ses 25 ans. Une étape qui représenterait une belle préparation pour les Jeux olympiques (1,60m). « Ce n’est qu’un rêve pour l’instant, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre! » 

Une passion qui remonte à loin 

Camille Ducap-Harnois a commencé l’équitation à l’âge de quatre ans. Comme elle aimait bouger, ses parents tentaient de lui trouver un sport qu’elle aimerait. « Dès que je me suis assise sur un cheval, je savais que c’était ça que je voulais faire! J’ai toujours adoré les animaux, alors pour moi, ça combinait cette passion et mon désir d’être active. » Elle a ensuite entamé le volet compétitif à sept ans et a tranquillement gravi les échelons. C’est réellement en 2020, lorsque sa famille a acheté son écurie et qu’elle s’est encadrée de professionnels, que Camille a pris son envol. « Je me démarquais davantage et j’ai participé à des compétitions en Floride. » Les Écuries Harnois (LEH), détenues et opérées par Camille, disposent de trois manèges de haute qualité, dont un manège intérieur, et de 20 stalles. En plus de ses accomplissements sportifs, Camille étudie au Cégep afin d'obtenir un DEC en sciences humaines et prévoit commencer ses études universitaires en administration l'an prochain.  

Camille et Kaia

©Photo gracieuseté

Martine Ducap, Bianca Lafontaine et Serge Harnois posent aux côtés de Camille et Kaia.

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