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Retour13 novembre 2024
Jason Joly - jjoly@medialo.ca
Un camp artistique qui stimule le développement de la fierté identitaire
Premières Nations
©Photo gracieuseté - Fondation Nouveaux Sentiers
Les jeunes pourront s’adonner à des ateliers pour se réapproprier l’art des Premières Nations.
Saint-Alphonse-Rodriguez accueillera le premier camp artistique DEVIENS, organisé par la Fondation Nouveaux Sentiers. Au sein de cette initiative, une douzaine de jeunes issus des Premières Nations auront la chance de passer une semaine en pleine nature et d’y faire toute sorte d’activités pour y développer leur créativité et leur fierté identitaire.
Pour la directrice générale de la fondation, Marie-Claude Cleary, il était important de respecter les souhaits des jeunes : « Ils veulent avoir l’opportunité de se rencontrer entre nations, mais aussi de voir des personnes de même nation provenant de communautés différentes. » L’objectif est donc d’attirer des adolescents autochtones âgés de 13 à 17 ans. Il est pour l’instant trop tôt pour dire si des membres de la communauté atikamekw de Manawan feront partie de l’aventure puisque les inscriptions ne font que commencer. Cependant, puisque l’activité se déroule dans Lanaudière, les organisateurs espèrent que les jeunes de la communauté seront intéressés par le camp artistique.
Les ateliers seront principalement présentés en français, mais Danisse Neashit, responsable des communications et du développement philanthropique pour la Fondation Nouveaux Sentiers, précise qu’ils se feront aussi en anglais, mais à distance seulement. « Cette présentation numérique va être bilingue, donc il va tout de même être possible pour les jeunes anglophones d’avoir accès à certains ateliers. » Mme Cleary rêve de voir le camp artistique devenir « un grand succès pour avoir le financement nécessaire afin d’en tenir un en anglais ».
Se découvrir à travers l’art
Pour la planification de cette semaine en plein air, les responsables ont voulu répondre aux demandes des jeunes. Alors que ces derniers souhaitaient participer à des activités à l’extérieur, le choix de la fondation s’est tourné vers le Camp Papillon à Saint-Alphonse-Rodriguez pour sa convivialité et pour sa position centrale qui devrait faciliter l’adhésion de plusieurs représentants de nations. De plus, bien que d’autres sorties similaires aient été planifiées par la fondation dans le passé, il s’agit de la première qui arbore le thème de l’art.
Les organisatrices sont toujours dans le processus pour former les ateliers et la programmation. Les participants vont pouvoir rencontrer des professionnels, comme le créateur de contenu et membre de la communauté abénaquise d’Odanak, Xavier Watso, qui a confirmé sa présence. D’autres activités qui mettront de l’avant la danse seront organisées. Le but est de permettre aux jeunes de se réapproprier l’art des Premières Nations. « Les camps se focalisent sur le développement individuel des participants. Nous voulons leur donner l’opportunité de développer leur fierté identitaire, leur sentiment d’appartenance, leur estime et leur confiance en soi », résume Marie-Claude Cleary. La directrice générale poursuit en disant que le projet servira aussi à lutter contre le racisme : « Nous sommes persuadés que plus le jeune va se concentrer sur sa fierté, plus il sera outillé pour naviguer à travers de possibles tensions racistes ».
Critères d’inscriptions
La Fondation Nouveaux Sentiers aimerait que les inscriptions soient toutes envoyées pour la fin novembre. Pour ce faire, en plus d’avoir la motivation d’y participer, les jeunes doivent avoir la recommandation d’un professeur. Les représentantes de l’organisation ont décidé de ce critère à la fois pour qu’une belle collaboration naisse entre l’enseignant et son élève, mais aussi pour s’assurer que le camp ne viendra pas nuire aux études.
Dans le formulaire, les jeunes qui sont impliqués dans des causes liées aux Premières Nations sont fortement invités à le mentionner. « Quelqu’un qui est fier de sa culture va influencer son entourage. Donc, d’avoir des personnes mobilisées permet un rayonnement de la communauté », précise Danisse Neashit. Elle mentionne qu’il y aura également un souci d’interconnexion entre les nations qui sera prise en compte lors de la sélection des participants. Ainsi, la fondation tentera de bien diversifier le groupe. Malgré tout, Mme Neashit assure que le but n’est pas d’être restrictif, mais d’ouvrir les portes à un plus grand nombre de jeunes.
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