Tribune libre
Retour29 octobre 2024
Étudiant du Cégep à Joliette - reservationweb@lexismedia.ca
‘’ Temporary immigrant students ”, un drôle d’atout monétaire!
Lettre ouverte
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, veut réduire de 60% le nombre d’étudiants étrangers. Une telle mention ne serait pas une solution, mais plus une conséquence. Je m’explique!
C’est avant tout un revenu inestimable pour les cégeps et les universités.
Selon ÉduCanada, <> C’est très avantageux pour les étudiants internationaux. Une étude menée par
La firme Aviseo Conseil sur les impacts des étudiantes et des étudiants internationaux pour les cégeps démontre clairement <>, mentionne le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Bernard Tremblay.
Quelques faits saillants de l’étude :
- 4993 étudiantes et étudiants internationaux de 97 pays étaient inscrits à l’enseignement régulier des cégeps en 2019-2020, nombre qui a presque triplé en dix ans;
- 84 % d’entre eux poursuivent une formation technique;
- La présence de cette population étudiante contribue économiquement à la vitalité économique du Québec par un total de 85 millions de dollars en dépenses et 62,8 millions de dollars en valeur ajoutée au PIB;
- 677 emplois, dont 412 directs, sont supportés par ces étudiantes et ces étudiants;
- Environ 63 % de ces étudiants et de ces étudiantes, ainsi que les retombées engendrées, se situent dans les régions du Québec hors des grands centres;
- Leur présence dans les cégeps assure le maintien d’une trentaine de programmes d’études dans les différentes régions du Québec, sans quoi ces programmes seraient en péril.
Si l’on se départi de ce facteur monétaire, le trou budgétaire pour les écoles sera gargantuesque, en particulier au Québec. Cet argent est utile si l’on veut améliorer la qualité des services et des établissements scolaires, sans oublier l’aide pédagogique. Tout est indirectement relié! Pensons simplement aux jeunes en difficulté qui ont besoin des services offerts par les institutions, qui sont justement inadéquats. Pensons aux étudiants avec un trouble du spectre autistique, aux étudiants avec des troubles DYS : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, associés à la dysphasie, aux étudiants avec des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/TDAH) et j’en passe puisque la liste est tellement longue. Je vis moi-même avec un trouble du spectre autistique au quotidien et je peux vous dire que le manque de ressources devient cruel quand nous atteignons notre majorité. Moi j’ai de la chance ! je suis de haut niveau, c’est-à-dire amplement fonctionnelle, mais j’ai dû faire un long chemin encombré d’embûches depuis l’âge de 5 ans. Je ne fais que penser aux autres étudiants qui sont dans une situation davantage déplorable que la mienne et j’en ai le cœur serré. Je le rappel, indirectement, cette source de revenu vient nous aider.
De plus, <>, selon Statistique Canada. Et cela ne cesse d’augmenter. Ces étudiants sont un atout, car ils vont travailler pour gagner de l’argent, mettre en pratique leurs connaissances ainsi que leurs habiletés et ils vont, de ce fait même, acquérir une expérience professionnelle.
Il faut couper la source de revenus ailleurs pour contrer la disparité de la langue française et le surpeuplement, puisque ce sont ces facteurs qui sont à l’origine de cette demande formelle. Le gouvernement pourrait commencer par s’occuper du visa des immigrants temporaires qui renouvellent sans cesse leur accessibilité aux services canadiens et québécois. En 2024, nous sommes rendus à environs 600 000 immigrants temporaires au Québec. Ça c’est un sérieux problème! Nous avons dépassé notre capacité d’accueil et cela commence à peser sur les larges épaules de notre système.
Cela mène d’ailleurs à un autre sujet : la francisation et la conservation de la langue française. Le premier ministre François Legault déclarait encore récemment que l’immigration temporaire « amène […] des conséquences graves sur l’avenir du français ». En 2022, il disait craindre la « louisianisation », et il a raison. En plus, <<150 membres de la CSQ ont perdu leur emploi en lien avec la réduction des services en francisation et 46 autres ont vu leurs tâches affectées par cette diminution, a précisé jeudi le syndicat>> et n'est que le début. Si nous n’avons même plus assez d’enseignants pour apprendre le français aux immigrants temporaires. À ce rythme, un renouvellement du <> dans un avenir proche sera inévitable si l’on ne fait rien. À la suite d’un séjour de deux mois à Montréal, une journaliste anglophone à eu, à la fois le désespoir et la joie, d’affirmer que l’on pouvait se sentir aisé de loger à Montréal sans parler une seule fois français. Je tiens à rappeler que Montréal est la province du Québec qui est une province francophone. Il y a de quoi s’inquiéter à n’en pas douter !
Wendy Rocheleau, 21 ans, vivant avec un trouble du spectre autistique.
Étudiante en tremplin DEC au cégep régional de Lanaudière à Joliette.
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