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24 octobre 2024

Gabriel Ferland - gferland@medialo.ca

Les médecins déçus par la gestion à court terme

Association des Médecins Omnipraticiens Laurentides-Lanaudière

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©Adobe Stock

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a récemment annoncé, par voie de communiqué, les mesures qui feront partie des nouveaux plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM). Cette annonce ne contient cependant rien pour impressionner l’Association des Médecins Omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL). La Dre Lyne Couture, présidente de l’Association, s’est entretenue avec L’Action D’Autray pour en discuter.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a récemment annoncé, par voie de communiqué, les mesures qui feront partie des nouveaux plans régionaux d’effectifs médicaux (PREM). Cette annonce ne contient cependant rien pour impressionner l’Association des Médecins Omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL). La Dre Lyne Couture, présidente de l’Association, s’est entretenue avec L’Action D’Autray pour en discuter.

Ces mesures peuvent être résumées comme ceci : une planification sur deux ans, plutôt qu’une, qui donnerait « plus de prévisibilité et de souplesse » aux départements régionaux de médecine générale (DRMG); la simplification du processus administratif qui permettrait aux DRMG d’obtenir des réponses plus rapidement et qui réduirait les délais; la volonté de ramener la prise de décision sur le terrain, dans les régions, et de reconnaître l'expertise et le savoir-faire des DRMG; enfin, la création d’un groupe intensif de travail pour assouplir et revoir le système des PREM.

Or, pour la Dre Lyne Couture, plusieurs problèmes fondamentaux ne sont pas pris en compte dans ce plan de gestion du ministère.

 

« Les PREM, ça devait être une mesure temporaire, il y a 20 ans, pour répartir les grenailles dans les régions. »

Dre Lyne Couture

©Photo gracieuseté

La présidente de l’AMOLL, Dre Lyne Couture.

Manque de vision et de ressources

Plusieurs points ont été soulevés par la Dre Couture. Selon elle, une planification à long terme, sur 7 à 10 ans, est nécessaire pour former suffisamment de médecins et pallier les départs à la retraite, car il faut 7 ans pour former un médecin. Mais ce serait loin d'être le seul problème. « On le dit, il manque de médecins, mais il ne manque pas seulement des médecins. Il manque de pharmaciens, d’infirmières, de technologues en radiologie, etc. » Pour les médecins omnipraticiens, il s’agit d’une véritable « bataille des ressources ».

Elle souligne également le fait que, lorsque le gouvernement annonce 21 nouveaux médecins sur deux ans dans Lanaudière, il ne s’agit pas d’un ajout net. Si, pour la même période, 60 médecins partent à la retraite et que cinq autres changent de région, il y a en réalité une perte nette de 44 médecins.

Pour la Dre Couture, il faudrait non seulement avoir une vision à plus long terme, mais également être plus flexible dans la gestion des ressources. « Quand je vous dis que ça prend une prévisibilité, c'est sur l'ensemble des effectifs en santé. Il faut être capable d'avoir une agilité et il faut avoir une vision d'ensemble. Ce qui m'inquiète, c'est le fait qu'au lieu d'agir de façon prospective et d'avoir une vision pour 7 à 10 ans, on fasse un comité. Moi, ça m'inquiète. »

Conséquences pour les citoyens

Selon la présidente de l’AMOLL, la gestion actuelle aurait plusieurs conséquences pour les citoyens et les usagers du système de santé. D’une part, cela entraîne des surcoûts pour le système de santé et, par le fait même, pour l’ensemble des contribuables. Pour l’illustrer, la Dre Couture donne l’exemple d’une personne qui se présenterait à la clinique pour une diverticulite.

« Vous vous présentez chez votre médecin, il met la main sur votre ventre et il pense que c'est une diverticulite. Il doit ensuite vous faire passer des tests, mais les délais sont trop longs et il doit vous envoyer à l’urgence. » Dans cet exemple, une première facture d’environ 60 $ est facturée pour la visite chez le premier médecin, une facture de 400 $ est ensuite facturée lorsque vous donnez votre carte pour vous inscrire à l’urgence. D’autres factures s’ajoutent ensuite pour les prises de sang, le scan et les autres services », ce qui, selon Dre Couture, peut rapidement grimper à 1 000 $ ou plus.

Dans un second exemple, elle explique que « si le médecin est capable de vous organiser tout le traitement en externe et qu’il peut avoir les examens nécessaires dans un délai de 48 heures », la facture sera beaucoup moins élevée pour l’ensemble des contribuables. Pour la présidente de l’AMOLL, il ne s’agit donc pas seulement de planifier la répartition de quelques nouveaux médecins, « il faut aussi prévoir les départs à la retraite. Puis, si l'on augmente le nombre de médecins, il faut penser qu’on aura besoin de plus de personnel en radiologie et peut-être même de plus de scans. Il faut penser à toutes ces choses-là ».

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