Les étudiants français, les favoris du système d’éducation québécois

Lettre ouverte

Pour étudier au Québec, les Français payent des frais de scolarité équivalents à ceux des étudiants québécois. Afin d’offrir ces tarifs préférentiels, le Québec a utilisé 865 millions de dollars de son budget durant les cinq dernières années. (« Québec a dépensé 865 millions en cinq ans pour les étudiants français », Le Devoir, 19 octobre 2024). Ces grandes dépenses, qui sont financées par l’argent des contribuables, ne sont pas avantageuses pour les Québécois.

En laissant nos voisins français payer des frais équivalents à ceux des Québécois, le gouvernement assure un traitement identique à ses étudiants qui souhaitent étudier en France. Toutefois, cette mesure diplomatique « n’est pas d’égal à égal », affirme la politicologue Émanuelle Maltais. Les Français en profitent beaucoup plus. En effet, le Québec reçoit 10 fois plus d’étudiants qu’il en envoie.

Ces millions investis par le gouvernement, qui profitent aux étudiants étrangers, devraient plutôt être utilisés pour financer le réseau universitaire québécois qui a de grands besoins. C’est, entre autres, le cas de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l’Université Laval qui avaient, respectivement, besoin de 50 et de 104 millions de dollars pour équilibrer leur budget en janvier 2024. Ce manque d’argent entraîne une réduction de la variété des cours offerts et de la quantité du personnel qualifié engagé.

La province aurait intérêt à faire payer davantage les étudiants français. Augmenter leurs frais d’environ 9 000$ à un montant de 12 000$, comme payent les Canadiens des autres provinces, permettrait au Québec de mieux financer et de mieux valoriser son réseau universitaire.

Érika Haddad

Étudiante en sciences humaines au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

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