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21 octobre 2024

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

« Les gens n’en veulent pas »

Résidences de tourisme

Conseil Rawdon

©Photo Élise Brouillette - L'Action

Les élus et les citoyens lors de la séance du 15 octobre.

Le message lancé par plusieurs citoyens était sans équivoque lors de la séance du 15 octobre à Rawdon : une grande partie de ceux qui habitent dans leur secteur ne veulent pas de résidences de tourisme dans le voisinage.

Deux demandes différentes d’usage conditionnel pour l’exploitation d’une résidence de tourisme court terme était à l’ordre du jour et ont été présentées au conseil municipal de Rawdon, l’une concernant le 6218 rue Kaiser et l’autre pour le 3701 rue Victor-Hugo.

Au sujet de la résidence de la rue Kaiser, le conseiller Jean Kristov Carpentier a expliqué que le comité consultatif d’urbanisme jugeait la demande acceptable, mais voulait s’assurer que le propriétaire allait respecter la bande boisée du côté gauche de la maison.

Les propriétaires de celle-ci étaient présents lors de la séance et ils ont pris la parole pour expliquer leur projet. « Nous sommes conscients que ce type de projet peut poser un problème, mais nous ne voulons pas quelque chose de gros. On voulait même reboiser pour séparer davantage les terrains. Nous voulons une fenestration épaisse et nous doter d’un limitateur de son. »

Un résident du secteur, Albert Lemieux, est ensuite intervenu, se faisant le porte-parole du voisinage. « Nous n’avons rien contre les gens qui se construisent, mais nous désirons le maintien de notre quiétude. Mon expérience personnelle est que ce genre de commerce est reconnu pour générer des nuisances. Aussi, le lac Asselin est un petit plan d’eau, notre rue n’est pas asphaltée et c’est un cul-de-sac. La présence de Airbnb entraine une diminution de la valeur marchande pour les résidences voisines. Finalement, je veux éviter de porter le fardeau de devoir intervenir, de ontacter les autorités et de me mettre les voisins à dos. La location court terme est de réputation festive. »

M. Lemieux a déposé une pétition de 32 signatures de résidents qui s’opposent à la demande et qui ne désirent pas de location court terme dans le secteur. « Ce sont 100 % des personnes contactées qui ont signé la pétition. Le milieu n’en veut pas! »

Une autre résidente, Rachel Bédard, est venue appuyer les dires d’Albert Lemieux et a affirmé que ce projet génère beaucoup d’inquiétudes.

La demande pour la propriété de la rue Kaiser a finalement été rejetée à trois voix contre deux. Le manque d’acceptabilité sociale et la superficie du lac furent parmi les éléments ayant joué en défaveur du projet.

Le comité consultatif d’urbanisme jugeait également que la résidence de la rue Victor-Hugo respectait les exigences et recommandait l’acceptation de la demande pour l’exploitation d’une résidence de tourisme.

André Émilien, propriétaire avec sa conjointe, a expliqué que l’objectif de la demande était de rentabiliser l’achat de leur chalet et de joindre l’utile à l’agréable. « C’est notre première expérience et nous serons très pointilleux. Les fêtes seront interdites. On veut privilégier les familles et garder notre actif intact. »

Des voisins de la résidence visée par la demande se sont présentés au micro. « C’est un quartier paisible, ce n’est pas acceptable. Je ne comprends même pas que la Municipalité envisage cet usage. Bâtissez des hôtels, parce que je ne crois pas que quiconque veuille de Airbnb », a lancé l’un d’entre eux.

Sébastien Gagnon, qui habite Rawdon depuis plus de 40 ans, a déclaré qu’il s’agit d’une très petite rue et que tous les résidents ont signé pour s’opposer au projet. « C’est une business qui attire les nuisances. Ce n’est pas ça qu’on recherche. On contribue à l’économie de Rawdon et je crois que ça vaut plus que des gens qui achètent des maisons pour les louer. Ce n’est pas ça qu’on veut pour Rawdon, ce n’est pas un milieu pour ça. »

La deuxième demande a aussi été refusée, cette fois à quatre voix contre une.

La mairesse suppléante, Stéphanie Labelle, a remercié tous les intervenants pour leurs échanges qui se sont faits dans le respect. « Ce ne sont pas des décisions faciles ni pour le conseil, ni pour les deux parties concernées. »

Un moratoire?

Lors de la période de questions, Albert Lemieux, citoyen, a suggéré aux élus que, considérant l’opposition citoyenne aux résidences de tourisme, il vaudrait peut-être la peine d’établir un moratoire et de repenser certains volets de la réglementation. « Nous avons déjà eu ces discussions il y a trois ans, mais je ne dis pas que ça ne pourrait pas être réévalué », a répondu la mairesse suppléante, Stéphanie Labelle.

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