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30 juillet 2024

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Une mère lance un cri du cœur pour que sa fille reçoive l’aide nécessaire

Une évaluation qui se fait attendre

Évaluation Moïra

©Photo gracieuseté - L'Action

La mère de Moïra espère que sa fille puisse être évaluée afin d’avoir le soutien nécessaire lors de son entrée à l’école.

Désirant que sa fille soit évaluée pour un retard intellectuel, May Nadeau fait des pieds et des mains pour que son dossier soit devancé et que sa petite puisse bénéficier de l’aide pédagogique dont elle a besoin pour la rentrée scolaire. Toutefois, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière estime la date de l’évaluation au mois de novembre, ce qui fait craindre le pire à la mère.

La jeune Moïra, qui aura bientôt 8 ans, est suspectée d’avoir un retard intellectuel qui lui impose d’avoir une attention constante de la part de sa mère ou d’autres intervenants. Mme Nadeau doit rester avec sa fille à tout moment, une légère inattention pouvant mener Moïra à agir de façon imprévisible. « Elle a déjà découpé un napperon lorsque j’étais à la salle de bain. Je n’ai aucune idée de comment elle a eu accès à des ciseaux. Un simple oubli de serrer les ustensiles peut susciter un risque. » La petite fille rencontre également des difficultés d’apprentissage, mais sa mère observe plusieurs améliorations grâce à l’aide d’une technicienne en travail social.

Toutefois, May Nadeau souhaiterait que le cas de Moïra soit évalué. Ainsi, elle pourrait recevoir une cote qui déterminerait les ressources et l’aide dont elle a besoin à l’école. « Ça fait deux ans que je demande à notre technicienne de mettre Moïra sur la liste des évaluations ». Mme Nadeau est consciente qu’il existe un grand manque de personnel dans les établissements scolaires, ce qui fait que seuls les enfants qui ont des cotes élevées reçoivent des services. Sans cette évaluation, la fillette se retrouvera dans une classe régulière qui risque de ne pas être adaptée à ses besoins. La mère résume que sa petite n’a pas d’équilibre et qu’elle doit être assistée pour descendre et monter les escaliers. De plus, malgré un an de pratique, elle ne parvient pas à écrire son nom et elle ne peut ni lire ni compter. « Il faudrait que je la mette à l’école quand même, mais c’est vraiment risqué. »

Une évaluation de la condition de Moïra aurait pu avoir lieu il y a deux ans, mais, puisque les orthophonistes étaient dans l’obligation de porter des masques, Mme Nadeau craignait que sa fille ait de la difficulté à les comprendre. Moïra a finalement été mise sur la liste le 7 avril 2024, mais plusieurs mois d’attente sont à prévoir. « Elle n’aura pas son évaluation avant la rentrée scolaire », se désole la mère.

Toujours entre deux chaises

May Nadeau ne cache pas son découragement concernant l’attente d’une date pour l’évaluation prévue aux alentours du mois de novembre 2024. Non seulement cette démarche apporterait une aide précieuse pour le développement scolaire de Moïra, mais elle donnerait également accès à des services grâce à la contribution d’associations qui travaillent avec des personnes handicapées, en plus d’un accompagnement à des événements. « Pour l’instant, si je veux faire une activité avec ma fille, je dois débourser de l’argent pour l’accompagnateur aussi. » La mère ajoute que sa fillette n’aurait pas non plus le droit au soutien d’une infirmière auxiliaire puisque ce service ne s’adresserait qu’aux enfants âgés de 0 à 5 ans.

La mère indique que, hormis les allocations familiales, elle ne reçoit aucune aide financière. Elle a toutefois été avisée qu’elle était éligible au programme « Soutien à la famille », une subvention du gouvernement provincial qui est accordée aux familles et aux proches qui résident avec une ou des personnes présentant une déficience physique, intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et qui s’en occupent quotidiennement. « Cependant, c'est la seule aide que nous avons obtenue. Moïra n'est toujours pas propre et, malgré ses presque 8 ans et notre faible revenu, nous ne recevons pas la subvention pour les produits d'hygiène. ».

May Nadeau aurait aussi voulu bénéficier du chèque emploi-service, qui permettrait d’engager quelqu’un afin d’aider à domicile, mais les besoins de Moïra sont considérés comme légèrement plus bas que la limite pour avoir de l’aide. La mère est abattue puisqu’elle a l’impression de toujours « être entre deux chaises » pour avoir accès à de l’aide et des subventions. La famille se serre donc la ceinture pour avoir du soutien au privé en attendant que les portes des services publics s’ouvrent. « C’est lourd, mais je le fais parce que c’est ma fille, c’est mon enfant et je l’aime. »

Réponse du CISSS de Lanaudière

Contacté par L’Action, le CISSS de Lanaudière confirme que des services sont offerts pour les personnes qui présentent un retard de développement, une déficience intellectuelle (DI), un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une déficience physique (DP). Dans la région, une trajectoire de services intégrés 0-7 ans pour les enfants présentant ce genre de conditions est déployée. Pour y accéder, un parent ou un professionnel de la santé peut adresser une demande au Guichet d’accès centralisé DI-TSA-DP.

La clientèle âgée de 8 à 21 ans qui présente un diagnostic confirmé de déficience intellectuelle, de trouble du spectre de l’autisme ou de déficience physique a aussi accès à une trajectoire de services intégrés via ce même Guichet d’accès. « Cette clientèle est orientée en fonction de ses besoins vers différents types de services pour soutenir son développement et sa participation dans les activités du quotidien », informe l’institution.

Les parents ou les proches peuvent également visiter la plateforme numérique de dépistage « Agir tôt », qui permet d’établir un portrait global du développement pour les enfants âgés de 0 à 5 ans. Des indices sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer sont résumés, tout comme les services associés à chacune des problématiques. Le CISSS explique que « des interventions précoces ou de réadaptation sont offertes à l’enfant en fonction de ses besoins et en complémentarité avec les autres services déjà présents ». De plus, un plan d’intervention unique encadre les actions tout au long du cheminement de l’enfant.

Commentaires

31 juillet 2024

maurice sourdif

Attend, attend, attend. Nouveau slogan pour notre systeme de santé. Impensable. Attend plus d un an pour opération genou,plus d un an pour opération hanche, attend plus d un an pour opération cataracte. Diagnostic de cancer. Attend plusieur mois pour chirurgie. Attend. Attend. Attend.Plusieurs mois pour un scan. Attend. Plusieurs mois pour les résultats. Attend. Attend. Attend.

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