En introduction, le président de la Chambre de commerce du Grand Joliette, Pol Brisset, a souligné que la gestion d’une équipe sportive est, selon lui, similaire à celle d’une entreprise. « Il faut mettre les employés dans les bonnes chaises. Le parcours des gens d’affaires, ce n’est pas juste de la croissance et du développement. Tout comme les entraîneurs, les gestionnaires doivent jongler avec le rendement (ou la victoire) à court terme, versus le développement des employés (ou des joueurs) à plus long terme. » 

C’est Jacques Laporte, l’un des fondateurs de l’équipe de hockey junior AAA le National de Joliette, qui a présenté le conférencier : « Il s’agit du seul Joliettain à avoir occupé un poste aussi prestigieux dans la Ligue nationale de hockey (LNH). C’est aussi un homme pour qui il est important de redonner à la communauté qui l’a encouragé en tant que joueur et entraîneur. » 

Toujours humble, Dominique Ducharme a ensuite pris la parole afin de raconter son cheminement, tout en précisant qu’il n’aime pas parler de lui et qu’il voulait surtout répondre aux questions de l’assistance.  

Il a dressé les grandes lignes de son parcours. « Mon père était un amateur et un grand sportif. Ma passion pour le sport est née naturellement. » 

Le Prairiquois a abordé son passage dans les universités américaines. « Malgré les succès, je n’avais aucune idée de pourquoi je réussissais, j’avais besoin d’être coaché en tant que joueur. » Même quand les gens lui disaient qu’il allait se rendre dans la LNH, lui n’y croyait pas. « C’est quand je suis devenu entraîneur que j’ai compris ce qu’il fallait que je fasse comme joueur. » 

Il a parlé de son expérience sur la glace en Europe, alors qu’il jouait à Biarritz, sur le bord de la plage. « Je savais à cette époque que j’allais bientôt jouer mon dernier match. Notre coach est tombé malade. Il fallait que quelqu’un prenne l’équipe en charge. Nous nous sommes mis à préparer les vidéos et les entraînements nous-mêmes et j’ai su que c’est ce que je voulais faire. » 

Dominique Ducharme a poursuivi en racontant ses débuts en tant qu’entraîneur et la création de l’équipe junior AAA L’Action de Joliette. « On avait une feuille blanche, pas de nom ni de couleurs d’équipe. Il fallait partir de zéro, planifier une saison pour que les jeunes puissent bien performer et venir en pension. »  

Le Lanaudois s’est confié au sujet de sa première expérience avec Hockey Canada, en 2017, alors que son père est décédé juste avant le match contre les Suisses le 29 décembre. Le lendemain de la finale, que l’équipe a perdue, l’organisation a offert à Dominique Ducharme de revenir pour une autre année. « C’est rare qu’un coach revienne. C’est un gros engagement, mais il fallait que je donne une autre chance. En 2018, on a battu les Suédois lors d’un match serré et on a remporté la médaille d’or! Dans ma tête, ce dossier-là est fermé et ma mission est accomplie. » 

Dominique Ducharme est revenu sur son passage en tant qu’entraîneur-chef du Canadien de Montréal en 2021. « Le parcours en séries éliminatoires après la Covid, jouer contre les Maple Leafs…ce sont toutes des choses qui me ramenaient à la passion du sport. C’est un bel accomplissement, ça me manque encore! Si on pouvait recommencer cette série…un jour je compte bien retourner au même endroit et ne pas manquer mon coup! » 

Puis, l’opportunité de travailler avec les Golden Knights s’est présentée. « C’est une belle expérience de vivre un autre marché que Montréal et d’œuvrer avec des entraîneurs d’expérience. » 

Le Lanaudois a pris la parole au sujet de la réalité des jeunes d’aujourd’hui en affirmant que selon lui, ce n’est pas du tout vrai qu’ils ne veulent pas se dépasser ou travailler fort. « Mais les jeunes veulent comprendre le plan, on peut les pousser et les amener à sortir le meilleur d’eux-mêmes, mais pas leur crier après! » 

Lors de sa conférence, Dominique Ducharme a parlé de la genèse de sa fondation. Celle-ci porte son nom et vise à améliorer et à bien préparer le futur de demain en inculquant de saines habitudes de vie tout en encourageant l'activité physique. 

Le conférencier a raconté que sa famille n’était pas fortunée, mais qu’elle ne manquait de rien. « Je me souviens que vers l’âge de 7-8 ans, les patins d’un de mes coéquipiers étaient vraiment dus. Mon père l’a amené et lui en a offert de nouveaux. Je me suis toujours souvenu de ça. » 

Avec sa fondation, le Prairiquois offre des bourses d’études et de l’aide financière à des écoles et à des établissements pour des jeunes qui ont des défis particuliers. « C’est incroyable comme les gens d’ici nous appuient. »