02 avril 2024

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

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©Photo gracieuseté - L'Action

Les discussions continuent à l’usine de Crabtree, mais les syndiqués comptent se servir de leur droit de grève au moment qu’ils jugeront opportun.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree – CSN rappelle qu’au cours des 20 dernières années, les renouvellements des conventions collectives des syndiqués de l’usine de Crabtree se sont réalisés de façon rapide et ciblée sous promesse d’investissements et de consolidation des emplois. Pour cette ronde de négociations, les syndiqués se sont solidarisés unanimement autour du concept « Nos demandes, notre négo ». Puisque les aspects normatifs n’ont pas réellement été discutés au cours des anciennes rencontres, une refonte approfondie de la convention collective est nécessaire de l’avis des syndiqués afin de la moderniser et de la coller aux différentes pratiques en matière de relations et de conditions de travail. Cependant, ce n’est qu’une partie des négociations en cours puisque les syndiqués s’attendent à une amélioration de leurs salaires et avantages sociaux dans le but que leurs emplois demeurent attrayants et compétitifs.

Bien que le syndicat ait déjà adopté un vote de grève au cours de son histoire, c’est la première fois depuis 1953 que l’exercice réel de la grève est aussi probable à Crabtree.

« Nous saluons nos collègues de Bridgestone qui ont entériné leur nouvelle convention collective tout récemment. Aux prises eux aussi avec des enjeux de mise à jour et de refonte de leur convention collective, ils ont commencé, tout comme nous, à négocier de façon intensive en septembre 2023. La différence c’est qu’on ne ressent pas la volonté de la part de Kruger de négocier de façon à faire avancer rapidement la négociation. L’Employeur étire trop souvent la sauce et ne règle rien de significatif à moins d’y être contraint », dénonce Éric Sourdif, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des pâtes et papiers de Crabtree – CSN. Ce dernier se désole de voir que, malgré des discussions qui s’annonçaient prometteuses dernièrement, les différends commencent à reprendre le dessus.

Depuis le début des négociations en septembre 2023, plus de 50 journées ont été dédiées à la négociation, dont 35 qui étaient des rencontres en vis-à-vis. « On n’est même pas proche de s’entendre pour conclure la négociation des éléments normatifs de la convention collective. Même que Kruger vient d’en ajouter une couche. Contraire à l’éthique des négociations, l’Employeur nous déposait encore récemment de nouvelles demandes alors que le processus est débuté depuis des mois. Trop souvent, lorsqu’on fait un pas en avant, Kruger nous ramène deux pas en arrière », soutient M. Sourdif.

Devant l’état de la situation et le ras-le-bol des syndiqués, le vote de grève s’est imposé. De cette façon, le syndicat espère garder le plein contrôle de l’agenda de négociations et forcer Kruger à négocier de façon à permettre un règlement complet de la convention collective dans les plus brefs délais.

« Si Bridgestone a mis tout le sérieux nécessaire pour s’entendre avec ses syndiqués, mettre à jour l’ensemble de la convention collective et octroyer des gains monétaires significatifs en un peu plus de six mois, on ne voit pas pourquoi Kruger ne serait pas capable d’en faire autant », de conclure le président du Syndicat.