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28 juin 2023

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Des partenaires collaborent pour aider les locataires en situation d’urgence

Crise du logement

Service d'aide à la recherche de logement

©Jason Joly - L'Action

Michel Savignac, Marie-Claude Beaudry et Murielle Lafarge à l’intérieur du salon du logement.

Alors que la date des déménagements approche à grands pas et que la crise du logement fait rage, plusieurs peinent à se trouver un toit ou à payer leur loyer. Grâce à une collaboration avec le Comité local de développement social MRC Joliette et l’office d’habitation Au cœur de chez nous, l’équipe de l’Office municipal de l’habitation (OMH) de Joliette offre le service d’aide à la recherche de logement (SARL) pour relocaliser les locataires selon leurs besoins avec l’aide d’institutions et d’organismes du Grand Joliette.

Cela fait environ trois mois que Marie-Claude Beaudry répond quotidiennement aux questions ou aux inquiétudes des locataires. Ces derniers la contactent alors qu’ils désespèrent de se trouver un logement et Mme Beaudry leur donne un service personnalisé. « Pour quelqu’un, la rencontre peut prendre 15 minutes alors qu’une autre personne, ça va prendre une heure. Donc je prends le temps qu’il faut pour chacune d’elles. » Elle remarque beaucoup de détresse chez ses interlocuteurs, mais, grâce à des propriétaires partenaires, des solutions ou des compromis peuvent être trouvés aux situations que vivent les locataires. En effet, 16 propriétaires collaborent avec l’OMH en acceptant d’accueillir des locataires qui ont besoin d’être relocalisés. Ces derniers bénéficient souvent de programmes d’urgence pour les aider à traverser des problèmes qui les obligent à quitter leur logement ou qui les empêchent de le payer aisément. Ainsi, de l’aide peut être apportée aux personnes qui connaissent une baisse de revenus, qui se trouvent dans une situation de violence conjugale ou qui habitent dans un lieu insalubre.

Des critères d’admissibilité doivent cependant être respectés pour pouvoir bénéficier de ces programmes. Ainsi, les locataires doivent résider au Québec et avoir un revenu inférieur ou égal à 30 000 $ selon les années fiscales de 2021 ou 2022. Pour un couple, la limite du revenu est de 36 000 $. Si la personne est admissible, avec l’aide de Mme Beaudry, elle sera relocalisée dans un logement dont le loyer dépend de son revenu par mois. Le locataire devra donc débourser 25% de son revenu, l’OMH couvrira 10% et la Société d’habitation du Québec (SHQ) s’occupera de financer le 65% restant.

L’Office municipal de Joliette et ses partenaires ont tenu à mettre tous les efforts possibles en prévision du déménagement. « Il y a eu la mise en place en vue du 1er juillet d’une cellule de crise où les principaux partenaires d’hébergement nous ont informés des places disponibles », explique Murielle Lafarge, présidente du conseil d’administration de l’OMH et conseillère à Joliette. La Ville contribue d’ailleurs à l’entreposage des biens de personnes qui sont dans l’obligation de déménager. L’Office met à leur disposition sept conteneurs qui peuvent être réservés sur une période maximale de deux mois. Les bureaux de l’OMH accueillent en leur sein un salon du logement, soit une pièce pourvue d’ordinateurs grâce auxquels les gens peuvent faire leurs propres recherches. Ils peuvent ainsi trouver les différentes ressources qui s’offrent à eux, comme le site de l’OMH qui liste les différents sites tels que Kijiji, Marketplace et autres pour permettre aux bénéficiaires de trouver rapidement un logement selon les dimensions qu’ils recherchent.

L'aide du SARL a été très précieuse pour plusieurs personnes, dont deux qui ont accepté de témoigner, mais qui ont tenu à garder l’anonymat par peur de représailles. L’une d’elles, qui habitait à Montréal, était victime de violence conjugale. Pour sa sécurité, la police l’a obligée à déménager et elle est retournée vivre chez ses parents dans Lanaudière en attendant qu’une place en HLM se libère. « J’ai eu deux semaines pour partir, j’ai tout perdu », avoue-t-elle. Elle a toutefois été mise en contact avec Marie-Claude Beaudry qui a rapidement trouvé le logement parfait pour ses besoins : « En près de 24h, l’entente était signée. Maintenant, je recommence à vivre. » Avec beaucoup d’émotions, elle garantit que le support des propriétaires est très important puisqu’il permet aux personnes en difficulté de repartir à zéro.

Un autre bénéficiaire a aussi été dans l’obligation de se trouver un logement après avoir subi une éviction par le propriétaire en raison de rénovations majeures. Père monoparental de deux enfants, il raconte avoir entamé une cinquantaine de demandes de location sans pourtant avoir de retour d’appels. Il se souvient que pour plusieurs locations, il était obligé de soumettre des surenchères. « Je n’ai pas les moyens de payer un logement à 1200 $ », reconnait-il. Grâce au SARL, il est parvenu à se trouver un endroit pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. « Dès le mois de juillet, je déménage dans un bloc flambant neuf! Je pourrai enfin respirer et faire des sorties avec mes enfants », se réjouit le locataire. Il tenait d’ailleurs à souligner le travail de Marie-Claude Beaudry : « Je lui en dois une, parce que je ne voyais plus d’issues. Elle est une femme formidable, elle ne m’a pas lâché. »

Avantageux pour les propriétaires

« Le programme a commencé l’année dernier, mais ç’a été très boiteux, se rappelle Michel Savignac, le directeur de l’OMH. Nous avions très peu de propriétaires. Maintenant que nous en avons seize qui sont prêts à signer des ententes de trois ans avec le programme, c’est extrêmement intéressant. » L’équipe de l’OMH a donc tenté de séduire le plus de propriétaires en présentant les avantages d’une possible collaboration.

Marie-Claude Beaudry indique que des photos sont prises à l’arrivée du locataire dans son logement. Ainsi, si des bris sont faits au cours de l’occupation, la SHQ se chargera de payer les frais. L’Office couvre également une majoration de 150 % pour les loyers. « Un studio qui était à 590 $, le loyer va être à 750 $ aujourd’hui. Je vais quand même être capable de le subventionner à 750 $ », résume Mme Beaudry. Cette majoration est accordée par la SHQ pour des villes ou des municipalités où le taux d’inoccupation est de 2 % ou moins. Joliette peut donc profiter de ce financement puisqu’elle possède un taux de 0,4%. La conseillère Murielle Lafarge a été assurée que la Société d’Habitation du Québec participera au financement de tous les programmes de suppléments aux loyers qui seront demandés, et ce, peu importe leur nombre.

Marie-Claude Beaudry reconnait que, pour les propriétaires, ce qui est le plus embêtant est de devoir respecter une hausse du loyer limitée à 2,9 % par année, alors que plusieurs autres demandent des augmentations qui dépassent 3%. Mme Lafarge renchérit que le plus grand bénéfice est que les propriétaires sont sûrs d’avoir au moins 75 % du loyer payé par la SHQ et l’OMH. Puis, en cas de bris de bail, l’Office s’engage à payer trois mois en dédommagement.

Toute personne qui voudrait demander de l’aide peut communiquer avec Mme Beaudry au 579 593-4040. Elle sera aussi disponible durant la fin de semaine du 1er juillet ainsi que les quatre suivantes pour répondre aux bénéficiaires. « Notre porte est ouverte. Les gens qui se retrouvent à la rue et qui arrivent avec des valises, je vais avoir une solution pour eux ».

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