Louise Savignac quitte son poste de conseillère municipale

Saint-Charles-Borromée

©Photo gracieuseté - L'Action

Une décision du conseil d’accorder la construction d’un immeuble de 71 unités près de la Maison Antoine-Lacombe a convaincu Louise Savignac de donner sa démission

Après 18 ans en tant que conseillère, Louise Savignac a annoncé son départ de la vie politique municipale. « Je prends cette décision pour exprimer mon profond désaccord envers le conseil municipal d’accorder à un promoteur une dérogation lui permettant de construire un immeuble de 71 unités de logement sur un terrain voisin du jardin français de la Maison Antoine-Lacombe », a-t-elle précisé par voie de communiqué.

Mme Savignac ajoute que la décision prise par le conseil est indéfendable et va à l’encontre des recommandations du Comité consultatif d’urbanisme, dont elle a assumé la présidence durant les cinq dernières années. « Ce projet immobilier, par son gabarit, son emplacement et le nombre insuffisant d’espaces de stationnement pour un projet d’une telle envergure, ne respecte pas les principes d’intégration des nouvelles constructions. De plus, selon moi, il va à l’encontre des attentes de la population puisqu’il porte préjudice aux résidences voisines et aux jardins de la Maison Antoine-Lacombe auxquels les Charlois sont profondément attachés », résume l’ancienne conseillère.

Selon elle, le nombre de multilogements construits dernièrement couvre les exigences de densification. « Ici, la Ville aurait pu saisir l’occasion de préserver la pérennité du paysage et de l’ambiance du jardin français, voire de le prolonger. Hélas, la décision majoritaire du conseil élimine irrémédiablement toute possibilité d’expansion du jardin dans le futur », regrette Louise Savignac.

Puisqu’elle considérait que son devoir en tant qu’élue était de défendre les intérêts de la population et qu’elle s’opposait à la décision du conseil municipal d’aller de l’avant avec l’implantation d’un tel immeuble, elle explique qu’elle n’avait d’autre choix que de démissionner. « Je remercie les Charloises et les Charlois de m’avoir fait confiance pendant près de 18 ans. Ce fut un honneur de vous représenter », termine-t-elle.

Réactions de la Ville

Questionné sur le sujet, le maire de Saint-Charles-Borromée, Robert Bibeau, a avoué qu’il avait été surpris de cette annonce. « Mme Savignac nous a donné sa démission après la séance. Elle ne nous en avait pas parlé avant », révèle-t-il. Lors du vote pour accorder la dérogation au projet de 71 unités de logement, deux personnes, dont Louise Savignac, ont voté contre alors que les autres conseillers ont voté pour. « C’est normal en démocratie. En règle générale, tu peux être pour ou contre, mais tu dois te plier à la majorité par la suite. Et la majorité avait voté pour », mentionne le maire.

M. Bibeau explique que le conseil est parvenu à un compromis avec le promoteur concernant ce projet à la suite de plusieurs discussions et propositions qui se sont étendues de 2016 à aujourd’hui. Les stationnements prévus pour le bâtiment seront pour la plupart souterrains. Quelques-uns seulement seront aménagés sur un terrain adjacent à l’édifice. De cette façon, Robert Bibeau souligne que le projet pourra compter sur près de 50 % d’espaces verts. Selon le maire, avec la distance qui sépare la Maison-Antoine-Lacombe du projet, ainsi que l’espace qu’occupera le stationnement extérieur, « jamais les gens qui visitent la Maison ne vont voir l’édifice ».

Pour ce qui est de la dérogation accordée lors de la dernière séance du conseil, elle permettra au promoteur d’aménager 109 places de stationnement plutôt que 125. Le maire ajoute toutefois qu’un règlement antérieur demandait l’installation de 89 places pour un bâtiment de 71 unités. Ainsi, il considère que 109 espaces de stationnement est un bon compromis.

Commentaires

27 juin 2023

Michel Duguay

Bravo madame. Je ne suis pas de SCB mais j'ai été bénévoles durant 25 ans chez vous et cela a bien changé depuis. Le problème des constructions sans les espaces de stationnements nécessaires, trop haute pour l'environnement et surtout très laide ne sont pas exclusif a SCB, c'est le même problème a St-Paul. On vide MTL pour remplir la banlieu et ce qui s'en suit.

28 juin 2023

Clément Champagne

La densification ne doit absolument pas devenir la façon cachée et subtil pour la ville de scb de faire de l’argent à tout prix. Votre honnêteté vous honore madame Savignac. Comme citoyen nous sommes à même de constater qu’il y a nette exagération dans les constructions de méga habitations à logements et qu’il faut résister. L’argent ne pourra jamais absorber les particules atmosphériques qu’une végétation et des arbres assurent à la population . Il faut arrêter ces constructions et penser espaces verts comme cette magnifique Maison Jardin Antoine Lacombe sait le faire pour l’équilibre et la santé des citoyens. Merci pour votre conscience citoyens . Vous devez continuer autrement avec les citoyens

28 juin 2023

Jacqueline Breault

Madame, Il est regrettable que le joyau que sont la Maison et Jardins Antoine-LacombeLacombe ait perdu une défenderesse de l'environnement d'une partie de notre patrimoine. Une majorité d' élus ne seraient-ils pas à la solde de promesses de revenus de taxes de la part de promoteurs? Maison ancestrale et jardins magnifiques enclavés, mais où va la fierté des Charlois et des Lanaudois? Merci pour votre travail et votre prise de position.

28 juin 2023

Lucie Belanger

Quelle tristesse de voir notre joyau Jardin Lacombe devenir victime de cette folie immobilière qui déguise notre espace urbain. La rue Visitation devient peu à peu un boulevard Taschereau et ce, à une vitesse étonnante. Quelle désolation! J’étais loin de penser que SCB fléchirait devant cette frénésie presque pandémique et que, malgré les efforts de madame Savignac, dont j’admire le courage de ses convictions, les élus en place aient entériné une dérogation qui permette une telle expansion immobilière. Les $$$$, toujours les $$$$$$!

28 juin 2023

Hélène Bernier

Bravo Mme Savignac de vous tenir debout. SCB n'est plus une municipalité de famille, de l'humain. Ces immenses blocs à appartements avec peu de stationnements augmentent à une très grande vitesse. Nos espaces verts sont importants et nous permettent de se ressourcer. Soyons fiers de la Maison Antoine-Lacombe, de ses aménagements et protégeons ses espaces de ces laideurs architecturales. Pensons aussi aux gens aux abords de ces résidences désastreuses qui se sont établis dans ce secteur paisible. Augmentons les logements locatifs et rétrécissons nos rues pour y accéder (Juge-Guibault et ses rues perpendiculaires): réduisons l'accessibilité au CHDL et aux résidents de ces secteurs ??? Quelle atrocité!!!

29 juin 2023

Pierre Grandchamp

Décision à applaudir. St Charles Borromée Se distingue. malheureusement, par des édifices en hauteur, Qu'on songe à Bordeleau construit quasiment dans la cour de la mairie: un non sensn

30 juin 2023

Beaudry Michelle

Il est rare de voir quelqu’un qui a le courage de ses convictions. Bravo pour votre intégrité. SCB devient une risée avec ces constructions hideuses de blocs appartements. Je parie que les gens qui ont voté en faveur de cette dérogation n’habitent pas à proximité. Ça sent les enveloppes brunes toute cette histoire... Sinon, qui aurait intérêt à dénaturer notre belle maison Antoine-Lacombe?