Voyage au cœur de l’intériorité de Moe Piuze

Arts visuels

©Photo Élise Brouillette - L'Action

Les œuvres de Moe Piuze sont à découvrir au cœur des aires de circulation du MAJ jusqu’au 30 avril.

Jusqu’au 30 avril, les visiteurs pourront découvrir l’exposition J’aurai cherché partout de l’artiste lanaudois Moe Piuze au Musée d’art de Joliette (MAJ).

En entrevue avec L’Action, Moe Piuze souligne que cela fait longtemps qu’il rêvait d’exposer au MAJ. Les œuvres qu’il y présente s’inscrivent dans la continuité de sa démarche artistique, mais certaines sont parmi les plus imposantes qu’il ait créées.

La création de l’exposition a débuté à l’été 2022, alors que Moe Piuze était en résidence d’artiste au Portugal. « C’est là que j’ai commencé à conceptualiser le projet. » Les œuvres sont exposées au cœur des aires de circulation du MAJ et ces dernières ont réellement été pensées en tenant compte de cette réalité. « Je voulais entre autres que le béton en vienne à faire partie de l’œuvre », explique l’artiste concernant l’une des créations qu’il est possible d’admirer en arrivant au deuxième étage.

Les œuvres de Moe Piuze naissent de dessins instinctifs, intuitifs et même automatiques. L’artiste, qui réside à Rawdon, choisit ensuite des photographies et des matériaux, tels que le bois ou le plexiglas, qu’il juxtapose et met en relation, que ce soit en raison de leurs formes, de leurs couleurs ou de leurs aspects. « C’est vraiment stimulant au niveau visuel. » Moe Piuze utilise notamment des matériaux récupérés qu’il trouve à proximité de son atelier ou que les gens lui apportent.

Les œuvres exposées au MAJ mettent de l’avant des photographies de vagues qui ont été prises par l’artiste à Los Angeles et au Portugal. « L’idée, c’était d’arriver à capter l’énergie de la vague qui vient user le rivage, j’ai voulu prendre les photos des vagues de face, avec toutes les altérations et une impression de profondeur. »

Ses œuvres sont à la fois picturales et sculpturales au vocabulaire visuel succinct – une main-scie, un pied nu, un carré, un rectangle, un triangle, une arche, un tenon et une mortaise. Ces formes géométriques, abstraites et anthropomorphiques, incarnent la notion du corps-maison-paysage qui est au centre de la démarche artistique de Moe Piuze.

En entrevue, l’artiste explique par ailleurs que pendant qu’il préparait l’exposition, il construisait son atelier d’artiste. « Il y a cette idée de ce que serait l’atelier idéal…pour moi, ce serait au bord de la mer. Il y a le travail de construction à l’intérieur du lieu qu’on habite, que ce soit la maison ou l’atelier, mais il y a aussi la construction de soi et du fait de chercher à avoir la meilleure vie possible. C’est le chez-soi comme laboratoire de création. Nous sommes des êtres en construction. Ce que j’essaie d’exprimer, c’est l’intériorité. »

L’artiste lanaudois a un printemps très occupé. En plus du MAJ, il expose à la Galerie Jean-Letarte à Boucherville et il participe à l'exposition « Dearly Discarded » à la Moth Belly Gallery à San Francisco. Il participera également à la Foire Plural du 21 au 23 avril avec la galerie COA. Actuellement, Moe Piuze crée à temps plein, tout en continuant d’enseigner au Cégep à Joliette. « J’aime transmettre mon art et ma passion. Pour moi, ça fait du sens de donner au suivant. »

L’artiste explique qu’il se dédie pour faire connaître son travail depuis des années, mais que la pandémie lui a offert plusieurs opportunités étant donné que les thèmes qu’il met de l’avant, les notions de corps et de maison, ont alors pris un tout autre sens. « La pandémie m’a mis sur la « map » et les propositions ont juste continué par la suite. » D’autres projets sont d’ailleurs à venir, notamment à Notre-Dame-de-Grâce et au Nouveau-Brunswick.

Pour suivre l’artiste: moepiuze.com ou sur Facebook.

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