31 août 2022

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

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©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Josée Lafond et André Toupin.

« Nous avons 22 variétés de plantes que nous distillons et une vingtaine de plantes médicinales que nous transformons en vinaigres et macérats, en plus de quelques plantes sauvages! Notre mission est vraiment de mettre en valeur l’aromathérapie québécoise et de faire connaître la richesse et les bienfaits des plantes cultivées dans la province», a expliqué la fondatrice de l’entreprise, Josée Lafond. 

Cette dernière, ainsi que son conjoint André Toupin font analyser les plantes en laboratoire afin de savoir toutes les molécules qui se trouvent à l’intérieur. Ainsi, ils sont en mesure de connaître les propriétés de chaque variété. Ils peuvent ensuite produire une gamme d’huiles essentielles, ainsi que des produits cosmétiques et thérapeutiques.  

Mme Lafond a effectué plusieurs formations dans le domaine de l’herboristerie et a étudié la médecine orthomoléculaire ainsi que l’aromathérapie scientifique. C’est en 2011 qu’elle a décidé de reprendre la terre familiale et de joindre sa grande passion pour l’agriculture à celle de l’aromathérapie afin d’en faire un concept hors du commun.  

« En Europe, il y a un historique d’aromathérapie, mais pas ici! Il n’y avait donc personne pour nous aider lorsque nous avons commencé il y a neuf ans. Nous avons développé nos propres expertises avec beaucoup d’essais erreurs! C’est un domaine tellement fascinant, nous n’arrêtons jamais d’apprendre! » 

Les producteurs ont commencé avec six plants de lavande et détiennent maintenant 30 acres de plantes. Tout est effectué à la main. «Le fait de récolter en petit volume et de façon artisanale nous permet de contrôler la qualité des huiles essentielles, car la machine ramasse tout, tandis que nous, nous ne cueillons pas les plantes qui sont moins bonnes ou moins belles», a expliqué M. Toupin.  

Chaque année, les agriculteurs agrandissent un peu leur projet. Cette année, ils ont notamment commencé à produire du miel avec une apicultrice et donnent divers ateliers et formations. Pour les années à venir, ils savent déjà les variétés de plantes qu’ils aimeraient ajouter et les nouveautés qu’ils voudraient instaurer.  

Parmi celles-ci, ils souhaitent développer de l’huile essentielle de chanvre, planter des variétés de fleurs que les gens pourraient aller récolter et faire leurs propres bouquets, développer des confitures avec leurs mûriers blancs et peut-être même planter des rosiers et ajouter des tables de pique-nique.  

«Je veux que cela devienne un lieu de ressourcement, un endroit serein où les gens pourront se rencontrer, relaxer et apprendre des choses! » Toutefois, ils sont conscients qu’il serait trop exigeant pour eux seuls d’entamer tous ces projets. Ils songent donc à engager des travailleurs étrangers afin de continuer à évoluer.   

Processus de distillation 

Parmi les connaissances complexes qu’ils ont dû développer, se trouve notamment le processus de distillation qui consiste à extraire l’huile des plantes. Il s’agit d’une démarche longue et fastidieuse qui peut prendre de 4 à 6 heures. De plus, pour obtenir un millilitre d’huile de camomille, par exemple, il faut récolter environ dix kilos de fleurs.  

M. Toupin, qui a lui-même construit les alambics et qui s’occupe de la distillation, a expliqué que 80% du volume d’huile est récolté lors de la première heure et qu’ensuite, ce sont les molécules les plus lourdes et importantes qui arrivent. Pour illustrer ces propos, Mme Lafond a donné en exemple la lavande. « Dans les 30 premières minutes, tu auras toute l’odeur de l’huile, mais pas ses bienfaits, car la propriété qui donne l’effet calmant de la lavande, prend environ trois heures avant d’être extraite. » 

Une fois la distillation terminée, l’eau qui a servi au processus de séparation s’appelle l’hydrolat et elle est aussi chargée de molécules. Les gens peuvent notamment s’en procurer chez De fleur à sens pour confectionner leurs propres savons.  

À noter que ces Joliettains sont parmi les rares au Québec, sinon les seuls, à distiller certains types de plantes comme la monarde citron, le basilic sacré et la camomille allemande.  

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Certaines variétés sont encore en fleurs, comme la monarde.

Une première expérience 

Il s’agira, le 10 septembre, d’une première expérience pour l’entreprise à la Journée Portes ouvertes de l’UPA. Les producteurs songeaient à accueillir les visiteurs, lors de cette journée, depuis quelques années déjà, mais voulaient attendre le moment opportun. « Je ne me sentais jamais prête, jamais à la hauteur! C’est notre fierté, alors on veut la montrer à son plus beau, on veut que tout soit parfait! » 

Finalement, même si la beauté de l’endroit atteint son sommet vers les mois de juin et juillet, quand les jardins sont en fleurs, les producteurs ont tout de même décidé de se lancer dans cette grande aventure. « Ce sera une opportunité extraordinaire de se faire connaître! C’est juste un peu stressant, car nous ne savons pas si nous devons nous préparer pour 10 visiteurs ou pour 1000, mais peu importe le nombre nous serons prêts et heureux », a ajouté Mme Lafond.  

Les gens pourront se promener à travers les jardins et des affiches seront apposées près de chaque plante pour présenter ses propriétés. Grâce à une application mobile, ils pourront aussi apprendre quelques anecdotes lors de leur visite. Des maraîchères, qui louent une parcelle de terre, seront présentes pour partager leur passion et vendre leurs légumes et des petites conférences sur les abeilles seront données par l’apicultrice. D’ailleurs, le miel de l’endroit, plutôt unique puisqu’il provient des abeilles qui butinent une multitude de plantes aromatiques, sera prêt à être dégusté et vendu lors de cette journée. De plus, un alambic sera en fonction et des herboristes pourront répondre aux questions.  

Finalement, les produits de Fleur à sens tels que des diffuseurs d’huiles essentielles et des mélanges de parfums, confectionnés par la propriétaire pour créer des ambiances comme celle de Noël, seront en vente sur place. À noter que l’entreprise est située au 3896 boulevard Base-de-Roc à Joliette. 

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

L’entreprise est située au 3896 boulevard Base-de-Roc à Joliette.