Communauté
Retour17 mai 2022
Jason Joly - jjoly@medialo.ca
Un premier pas pour rendre les logements accessibles et abordables
Un comité créé par et pour les jeunes
©Jason Joly - L'Action
Le comité « la Ruée vers le logement » compte agir pour améliorer l’accès aux logis pour les jeunes de la MRC de Joliette.
Grâce à la mobilisation de jeunes provenant des organismes l’Orignal tatoué et l’Auberge du cœur Roland-Gauvreau, un groupe a été créé afin de s’intéresser à la situation du logement dans la MRC de Joliette. Le comité « La Ruée vers le logement » a sondé plus de 370 jeunes âgés de 16 à 35 ans afin de connaitre les problèmes qu’ils peuvent rencontrer en matière de logements et mettre en place des actions pour régler ces difficultés.
L’initiative « Pour des jeunes bien logés dans la MRC de Joliette » a été fondée en partenariat avec la Table des préfets de Lanaudière, le gouvernement du Québec et l’Alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale. C’est dans ce cadre que le comité a été créé par et pour les jeunes dans le but, entre autres, d’identifier les besoins et de trouver des solutions en matière d'accès aux logements. « Dès le départ, les jeunes se sont impliqués et sont restés dans la communauté », indique Jean, qui fait lui-même partie du comité.
Le projet a débuté en avril 2021 et prendra fin en 2023. Selon Steven, un second membre du groupe, « il vise prioritairement à favoriser l’accès à des logements adéquats, abordables et adaptés aux différentes réalités des jeunes de 16 à 35 ans ». Pour connaitre l'étendue de la situation, un sondage a été mis au point. En juin 2021, plusieurs jeunes ont été interrogés afin de déterminer la meilleure façon de diffuser ce questionnaire. En suivant les avis reçus, le comité a décidé de présenter un sondage accessible en personne et en virtuel tout en laissant l'identité des participants anonyme.
Une forte participation
Pour l’envoi du sondage, les personnes ciblées étaient initialement âgées de 16 à 30 ans. « Mais nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un intérêt de la part des jeunes de 30 à 35 ans. Nous avons pris la décision de les inclure étant donné qu’ils vivaient des difficultés similaires aux autres jeunes », informe Mélina, une autre membre du comité, en présentant la méthodologie du sondage.
« La Ruée vers le logement » a ensuite déterminé les lieux où serait distribué le questionnaire. Ainsi, plusieurs organismes communautaires et centres jeunesse ont pu présenter le sondage dans sa version papier à leurs bénéficiaires. Les questions étaient également accessibles en ligne via la plateforme Survey Monkey et sur le portail Omnivox grâce à la collaboration du Cégep régional de Lanaudière à Joliette. Le questionnaire était séparé en quatre parties, soit le profil du répondant, les expériences vécues, les problèmes rencontrés dans la recherche ou dans le maintien d’un logement ainsi que les solutions possibles pour améliorer la situation. En tout, le comité recense les réponses de 372 jeunes participants. « Nous avons amplement dépassé notre objectif initial », reconnait Mélina.
Manque de logements abordables et adéquats
Pour son étude, le comité a analysé le profil des répondants afin de connaitre leur situation actuelle. Puisqu’ils étaient âgés entre 16 à 35 ans, plusieurs d’entre eux ont indiqué toujours habiter chez leurs parents. La majorité des répondants se considéraient comme femmes et 80% disaient avoir un revenu inférieur à 20 000 $. « Le seuil de pauvreté selon la Mesure du panier de consommation est de 20 767 $ pour une personne seule en 2021 », rappelle Jean. Pour les jeunes vivant avec leurs parents, le taux de satisfaction en matière de logement est élevé puisqu’ils se sentent en sécurité et n’ont aucun loyer à payer. Toutefois, pour les locataires, ce taux diminue dans la mesure où ils ne considèrent pas leur loyer comme étant adéquat ou abordable.
Pour la suite de son analyse, le comité a décidé d’isoler les réponses des personnes vivant dans un milieu familial puisque les questions suivantes ne s’appliquaient pas à leur situation. Ainsi, dans cet échantillon réduit, plus de la moitié des répondants indique qu’il est difficile de se trouver un toit. « Le taux d’inoccupation à Joliette en 2021 se situe à 0,5%. Nous sommes effectivement dans une crise du logement », observe Mélina. Les sondés trouvent également problématique de dénicher un logis qui respecte leur budget. Pour 80% d’entre eux, la moitié de leurs revenus seront consacrés au paiement de leur loyer. « Avoir un mauvais crédit tout comme ne pas avoir d’emploi semble être une difficulté majeure pour les jeunes qui veulent avoir accès à un logement », résume Mélina.
« La Ruée vers le logement » a ensuite questionné les participants sur les actions qui pourraient potentiellement être mises en place pour tenter de corriger ces problèmes. Steven a donc énuméré les huit recommandations reçues, dont celles de construire des logements plus abordables, d’accompagner les jeunes dans leurs démarches de recherche ou encore de trouver des locateurs qui acceptent d’accueillir des personnes avec des difficultés. Le comité dit vouloir agir dans ce sens au cours des prochains mois avec l'aide d'organismes communautaires, des municipalités de la MRC et de l’Office municipal de Joliette.
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