Culture
Retour26 juillet 2021
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
Un multipercussionniste lanaudois se distingue
Des projets de concerts et d’album solo pour David Therrien Brongo
©Photo gracieuseté - Sylviane Larose - L'Action
Le Lanaudois David Therrien Brongo.
Le percussionniste lanaudois David Therrien Brongo vient de recevoir des distinctions d’envergure. En effet, il est le récipiendaire du Quatrième Prix de même que du Prix du Centre de musique canadienne au Québec (pour son interprétation de Colère: Berlin 61 de Michel Longtin) du prestigieux concours Prix d’Europe 2021.
En entrevue avec L’Action, David Therrien Brongo souligne que le concours Prix d’Europe est le plus vieux du genre en Amérique du Nord et aussi l’un des seuls qui s’adressent aux multipercussionnistes tels que lui.
« Les percussions sont des instruments qui prennent beaucoup de place alors plusieurs concours refusent les percussionnistes. Remporter ces distinctions aux Prix d’Europe, c’est une belle reconnaissance, c’est rare qu’un percussionniste participe au concours. »
Le musicien, originaire de Lavaltrie, a fait ses études secondaires en concentration musique à l’école Thérèse-Martin et ses études collégiales en musique au Cégep à Joliette. Il a fait partie de l’Orchestre symphonique des jeunes de Joliette (OSJJ) de 2005 à 2009. « Je suis le plus vieux d’une famille de cinq enfants et nous avons tous, sauf un, fait partie de l’OSJJ! »
David Therrien Brongo confie que son répertoire musical est essentiellement québécois et canadien, ce qui le distingue d’autres musiciens. « À chaque concert ou concours auquel je participe, c’est un pari. Les prix décernés sont pour moi une reconnaissance de mon jeu par l’institution, c’est grisant et ça vient confirmer mes choix artistiques. »
Le percussionniste poursuit d’ailleurs des études de doctorat à l’Université McGill sur le thème de la multipercussion au Québec.
Le musicien confie que d’avoir été lauréat aux Prix d’Europe sera un atout dans ses démarches auprès de diffuseurs et de directeurs de festivals. Il a d’ailleurs reçu une offre pour un récital à la Chapelle historique du Bon-Pasteur et il aimerait approcher Opus 130 pour un concert solo dans la région. Un autre des projets de l’artiste est de réaliser un album solo, le premier d’un multipercussionniste au Québec. Encore là, les distinctions reçues pourraient bien l’aider à concrétiser ce rêve.
Une année chargée malgré la pandémie
David Therrien Brongo mène une carrière d’interprète, de pédagogue et de chercheur. Il raconte que malgré la pandémie, la dernière année fut très chargée, entre autres pour l’Ensemble Paramirabo dont il fait partie. « On est habitués de faire des tournées au pays et à l’international. Là, ce fut une année complète en virtuel, mais on est prêts, aussitôt que les frontières vont rouvrir, à repartir en tournée. Trois semaines de spectacles sont d’ailleurs prévues à l’automne en France. »
Le répertoire de l’Ensemble Paramirabo est contemporain. « On travaille beaucoup avec des compositeurs toujours vivants et même qui écrivent pour nous. On est une formation de six musiciens qui se produit dans des salles de 100-150 personnes, on est toujours proches physiquement, mais aussi émotionnellement de notre public. C’est un petit réseau. Jouer devant des salles vides c’est étrange, il manque l’énergie du public. C’est un défi de trouver l’adrénaline malgré tout. »
Le musicien précise que la pandémie leur a permis de rejoindre un public encore plus large, notamment ceux qui ne peuvent les suivre à l’international. Également, les performances virtuelles ont permis d’attirer des spectateurs qui, en présentiel, se divisent entre plusieurs propositions simultanées. « À Montréal, l’audience est gâtée en termes d’offres de musique contemporaine, il peut y avoir plusieurs spectacles en même temps, le même soir et le public se divise. Les spectacles virtuels nous ont permis de nous faire voir de plus de gens. »
David Therrien Brongo fait également partie du Duo Airs. De ce côté, étant donné qu’il s’agit d’un jeune ensemble, la dernière année fut plus difficile. Toutefois, avec le déconfinement actuel, le multipercussionniste prévoit une grosse saison de concerts à venir.
Au niveau de l’enseignement, David Therrien Brongo fait partie d’un collectif d’artistes pédagogues, le collectif Unis/Sons, qui sont dévoués à l’enseignement de la musique dans un cadre d’engagement social et d’implication communautaire. Des voyages ont lieu en Haïti, de 2015 à 2018, afin que les artistes puissent soutenir les professeurs et les écoles locales. « La mission en est une de tutorat et de mentorat. » Le travail se poursuit en ligne et à distance afin de soutenir les écoles de là-bas. Le collectif œuvre d’ailleurs actuellement à faire venir au Québec un jeune haïtien qui a été accepté en flûte à l’UQÀM.
Pour plus d’informations au sujet de l’artiste : www.davidbrongo.com
©Photo gracieuseté - Sphera collective - L'Action
Le Lanaudois David Therrien Brongo.
Commentaires