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15 mars 2021

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Deux infirmières du CLSC de Joliette suspendues

Propos racistes envers une patiente autochtone

Infirmières

©(Archives) - L'Action

Les deux employées avaient suivi une séance de sensibilisation culturelle.

Deux infirmières du CLSC de Joliette ont été suspendues sans solde pour des comportements racistes, discriminatoires et possiblement de l’intimidation à l’égard d’une patiente autochtone.

C’est ce qu’a confirmé Caroline Barbir, présidente-directrice générale par intérim du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière en entrevue avec L’Action.

Mme Barbir a expliqué avoir été informée le 15 mars en fin de matinée qu’une patiente membre de la communauté atikamekw, Jocelyne Ottawa, aurait été victime de racisme lors d'un rendez-vous au CLSC de Joliette le 12 mars vers 13 h. Les infirmières lui auraient notamment dit qu’elles allaient juste l’appeler Joyce

« C’est une situation que l’on prend extrêmement au sérieux. Les deux employées ont été suspendues sans solde dans l’heure suivante le temps de l’enquête. »

Mme Barbir a été mise au fait de la situation par personnes interposées et également par le biais d’une intervention publique de Ghislain Picard, grand chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, sur les réseaux sociaux. « Dans la ville de Joliette de tous les endroits ! On pourrait penser qu'ils auraient appris leurs leçons sur la façon dont ils traitent les peuples indigènes ! », a notamment dénoncé M. Picard en faisant référence au décès tragique de Joyce Echaquan l'automne dernier au Centre hospitalier de Lanaudière.

L’agente de liaison en sécurisation culturelle du CISSS de Lanaudière, Sophie Ottawa, embauchée dans le cadre des mesures annoncées par le comité de la réconciliation, doit entrer en contact avec la patiente afin de voir si elle accepte de porter plainte officiellement. 

Une experte en ressources humaines du CISSS de Lanaudière a également débuté une enquête afin de faire la lumière dans ce dossier.

Caroline Barbir se dit préoccupée et indignée par la situation qui s’est produite au CLSC. « Je suis toujours choquée de voir que des patients ne sont pas traités avec la dignité qui leur est due. Je suis aussi choquée de voir des comportements racistes chez des travailleurs de la santé qui sont là car ils veulent aider les autres. »

La PDG du CISSS de Lanaudière a confirmé que les deux employées suspendues font partie des 14 000 employés qui ont suivi une séance de sensibilisation culturelle.

« Les changements culturels ne se font pas du jour au lendemain, mais nous devons maintenir la ligne de la tolérance zéro. »

Mme Barbir a souligné que d’autres dénonciations ou plaintes de racisme pourraient être rendues publiques.

« Les membres de la communauté atikamekw auront peut-être le courage de parler plus s’ils se rendent compte que ces situations ne sont pas tolérées. Nous allons continuer de lutter vigoureusement contre la discrimination, le racisme et l’intimidation. »

De son côté, la députée de Joliette, Véronique Hivon, se dit rassurée de voir que les autorités du CISSS ont agi promptement et ont suspendu sur le champ sans salaire les deux employées concernées. « Mais je suis profondément choquée et troublée de voir que malgré la sensibilisation et la formation, depuis la mort tragique de Joyce Echaquan, nous assistons à un autre événement raciste de cette nature chez nous. Des actions fortes devront être mises en place, au-delà de la formation, pour changer ces comportements graves, comme enchâsser légalement le principe de sécurisation culturelle, prévoir des recours permettant d’envoyer un signal clair dont des mécanismes de dénonciation et de plaintes sécurisés culturellement et des sanctions exemplaires aux employés-auteurs de propos ou gestes racistes. Et au-delà de tout, il faudra agir avec force pour réparer la relation avec les Atikamekw, en tentant de recréer, un jour à la fois, de la confiance », a-t-elle conclu.

Rappelons que le conseil d’administration du CISSS de Lanaudière a récemment adopté une résolution afin d’officiellement s’engager dans la sécurisation culturelle des communautés autochtones.

Lors de l’annonce entourant la mise sur pied d'un comité de la réconciliation, le 25 février, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a annoncé qu’un siège du conseil d’administration du CISSS de Lanaudière sera offert à la communauté atikamekw.

Le comité de la réconciliation a entre autres pour mission de faire le suivi des mesures de sécurisation culturelle annoncées et de réaliser une mise en commun des préoccupations en vue de l’amélioration et du maintien de la qualité des services de santé dans la région.

Cette initiative est le fruit de multiples échanges qui ont lieu depuis décembre 2020 entre le CISSS et le Conseil des Atikamekw de Manawan dans leur volonté de collaborer pour répondre aux besoins de la communauté de Manawan en matière de santé et de services sociaux et à la suite du décès de Joyce Echaquan en septembre 2020.

Rappel des mesures en sécurisation culturelle annoncées par le Comité de la réconciliation le 25 février 2021

1. Collaborer avec les acteurs autochtones pour l’élaboration du contenu d’une formation obligatoire pour les 14 000 employés du CISSS de Lanaudière. Cette formation vise notamment à sensibiliser et à former le personnel aux réalités autochtones;
2. Assurer la présence de deux agents de liaison en sécurisation culturelle qui travailleront dans les installations du CISSS de Lanaudière, au service des usagers issus des communautés autochtones;
3. Confirmer l’embauche d’une ressource spécifique à la clientèle autochtone qui agira comme commissaire adjoint aux plaintes et à la qualité des services offerts aux communautés autochtones et qui veillera au suivi de ces signalements auprès du commissaire aux plaintes et à la qualité des services et auprès du comité de vigilance et de la qualité du conseil d’administration du CISSS de Lanaudière;
4. Confirmer l’embauche d’un adjoint au PDG – relations avec les communautés autochtones.

 

Commentaires

17 mars 2021

Luc Forest

A écouter ce qui s'est passé , je ne crois pas qu'il y ait eu racisme ou inconduite , je crois sincèrement qu'on a monté en épingle une histoire pour donner un autre croc-en-jambe aux infirmières de Joliette . Quel est véritablement le but visé ? Qui vous vous soignera â l'avenir . Vous demandez de excuses et ce qui va avec . On pourrait aussi vous demander des excuses quand les voies ferrées furent bloquée jusqu'à mettre en péril l'économie du Québec , ou quand vous avez bloqué le chemin aux chasseurs l'automne passé. Moi je crois que les propos (ce que j'ai entendu du moins ) ne mérite pas une tel lever de bouclier qui ressemble à un coup monté pour tourner un peu plus loin le tournevis rendu à sa limite.

18 mars 2021

Grégoire Flamand

@Luc Forest...À ce que je sache, aucun Atikamekw n'a bloqué de voies ferrées puisqu'il n'y en a pas par chez nous, et qu'il n'y a eu aucun blocus de chemins l'automne dernier par les Atikamekw de Manawan lors de la saison de chasse...il eut été souhaitable que vous vérifiez les fausses informations que vous véhiculez.

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