Tribune libre
Retour25 février 2021
La mort du Airsoft au Canada
Lettre ouverte
©Photo gracieuseté -Target Photographie - L'Action
Bonjour, mon nom est Marc-André et je suis un joueur de Airsoft depuis environ 8 ans. Mon sport et loisir sont maintenant en danger de disparaitre avec le nouveau projet de loi c-21 du gouvernement fédéral sur la prohibition des armes à feu et de leurs répliques dans le but de réduire les crimes et les tueries.
Le Airsoft n'est pas un danger et j'aimerais vous le montrer de par mes mots. Qu'est-ce que le Airsoft ? C'est un sport d'équipe qui ressemble beaucoup au paintball. C'est aussi une grosse industrie de quelques centaines de commerces petits et gros au Canada et qui emploie plusieurs milliers d'individus. Les différences majeures entre les deux sont au niveau de l'équipement utilisé. Le Airsoft utilise comme projectile une bille de 6 mm fait en fécule de maïs ultra compressé. Les lanceurs sont des armes qui visuellement ressemblent à la vraie chose mais leur rapport s’arrête au visuel. Leur fonctionnement varie d'un modèle à l'autre. Le plus commun est appelé un AEG (Electric automatic gun) et utilise une batterie pour faire tourner un moteur qui active des engrenages pour compresser un ressort et créer un coussin d'air pour propulser les billes. Autre méthode populaire est le gas, certain utilisent les cartouches de CO2 et d'autres un mélange de propane et de silicone. La dernière méthode de propulsion est à ressort, ressort qui est écrasé manuellement. Les lanceurs à ressort sont principalement les fusils à pompe ou les fusils de chasse à verrou où l'action de recharger va créer une tension sur ledit ressort. Les lanceurs ont un porté effectif d'environ 150 à 200 pieds mais une fois passé la barre des 100 pieds la majorité des billes deviennent inoffensives à l’exception des fusils de précision qui ont souvent une plus grande portée et force mais beaucoup plus lente pour tirer de multiples projectiles. Les joueurs ont des équipements minimums de protection à porter pour se protéger tout comme le paintball, les lanceurs sont transportés de façon sécuritaire dans des contenants approprié aux transports d'armes à feu et barrés. Le jeu en tant que tel est joué soit sur un terrain loin de tout civil et encadré par des organisateurs ou sur des terrains privés aussi loin de tout civil et majoritairement par de plus petits groupes de joueurs. Le but est simple, avoir du plaisir, que ce soit une partie de type escarmouche qui dure quelques heures ou une journée d'immersion plus réaliste de 24 h, il y en a pour tous les goûts.
Les blessures majeures au Airsoft sont assez rares et celle qui est causée par le lanceur encore plus. En grande majorité, les blessures graves sont causées par le terrain; cheville foulée, coupure sur des roches ou divers matériaux sur le terrain et autres dangers de courir en terrain accidenté. Les protections oculaires sont obligatoires sur tous les terrains et protection faciale optionnelle mais une grande partie des joueurs l'utilise de par le risque de dent brisée qui est principalement le plus grand danger des lanceurs.
Pour ceux et celles qui croient que nous sommes dangereux de par nos habillements ou nos jouets qui répliquent le visuel d'une arme, pour ceux et celles qui croient que nous nous entrainons à la guerre ou au terrorisme, que nous sommes un futur danger pour la société. Sachez que plus de 80% des joueurs au Québec n'ont pas d'arme à feu à la maison et qui tout comme moi n'en a jamais touché. Les jeux ne sont pas des entrainements réels et les tactiques utilisées ne sont pas pour la majorité utilisable dans un contexte de la réalité dû au fait que c'est un jeu où la vie du joueur n'est pas en danger et nous permet d’essayer des choses impossibles dans un contexte différent.
Marc-André Bodart
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