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22 décembre 2020

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

La Cour Royale, une fierté à travers les défis pour Miel Morand

Un premier hydromel fortifié

Miel Morand

©(Photo gracieuseté)

L’apiculteur et producteur Serge Morand.

Malgré un début de saison difficile, ponctué par la visite d’ours dans les ruches et par la mort de millions d’abeilles au cours de l’hivernation, l’entreprise de Saint-Thomas Miel Morand a su se démarquer avec la production d’un premier hydromel fortifié lanaudois. En plus d’avoir remporté une médaille d’or à la Coupe des Nations 2020, ce produit nommé la Cour Royale vient de faire son entrée dans les SAQ de la province. 

«Ce n’était pas notre objectif au départ, car l’hydromel, bien qu’il s’agisse de la plus vieille boisson alcoolisée au monde, n’est pas très connu», a expliqué le propriétaire de l’entreprise agroalimentaire Serge Morand. Il a ajouté que c’est en voyant la réaction du public face au produit qu’il a pris cette décision  

«Après y avoir goûté, les gens achetaient une ou deux bouteilles, alors ça me prouvait qu’ils aimaient réellement cela et ça me rendait fier parce qu’on part de la fleur pour produire notre miel et de notre miel pour développer cette recette».  

La Cour Royale est le résultat de plusieurs mois de travail et de nombreux tests et essais. Le fait qu’il soit accepté par la SAQ représente une belle réussite pour M. Morand qui a réalisé chacune des étapes de ce produit, et ce, jusqu’à la conception des étiquettes. «Quand les gens me disent que c’est vraiment bon et qu’ils complimentent en plus l’esthétique de la bouteille, ça me fait doublement chaud au cœur! »  

Lors de l’entrevue avec L’Action, l’hydromel fortifié était dans les SAQ depuis une semaine et déjà, l’entrepôt de Montréal était vide, «certaines succursales aimeraient se le procurer, mais en sont incapables. » Le producteur avait donc préparé une seconde commande et espérait que la SAQ viendrait la récupérer avant Noël.  

Bien que la Cour Royale soit le plus récent produit de Miel Morand, et le seul fortifié, il s’agit du troisième hydromel que l’entreprise a produit au cours des dernières années. Lors de la plus récente Coupe des Nations, chacune de ses trois boissons s’est distinguée en remportant une médaille d’or. Rappelons que l’hydromel est une boisson faite uniquement d’eau et de miel fermentée avec des levures.  

Miel Morand

©(Photo gracieuseté)

La boutique Miel Morand, située au 510 rang St-Charles, a été refaite cet été.

Miel Morand

©(Photo gracieuseté)

Une ruche peut abriter jusqu’à 80 000 abeilles.

Un début de saison difficile 

L’année 2020 a été éprouvante pour tous et elle n’a pas épargné le producteur et apiculteur de Saint-Thomas. Celle-ci a commencé avec la perte d’environ 175 ruches, sur un total de 400, en raison d’un parasite qui a fait des ravages pendant l’hivernation des abeilles. En calculant environ 50 000 abeilles par ruches, cela représente des millions.  

«On se bat contre plusieurs parasites, mais le plus important, c’est le varroa. Il attaque les voies respiratoires de l’abeille et elle meurt rapidement. Il va même dans le couvain (l'ensemble des nymphes, des larves et des œufs) pour faire son œuvre.» 

M. Morand explique qu’aucun apiculteur n’est à l’abri du varroa et que même s’il existe plusieurs traitements contre celui-ci, il cause la perte de nombreuses abeilles. «C’est comme un cycle, ça arrive à chaque apiculteur aux cinq ans environ. Plusieurs en avaient perdu l’an dernier et cette année, il faut croire que c’était notre tour…» 

Chaque automne, les apiculteurs traitent les ruches pour les préparer à l’hivernation. Toutefois, le varroa développe une résistance aux traitements et les producteurs doivent alterner et essayer de nouvelles méthodes, ce qui rend la lutte encore plus ardue.  

«Le traitement de l’automne 2019 n’a pas bien fonctionné et comme l’abeille ne sort pas de sa ruche l’hiver, le parasite en profite pour faire ses ravages. On arrive au printemps et il n’y a plus rien». Il a ajouté que le mâle de la ruche, le faux-bourdon, contribue également à la transmission de ce parasite puisqu’il se promène d’une ruche à l’autre et qu’il peut ramener le varroa avec lui. Il faut toutefois noter que le varroa n’a aucun impact sur la qualité du miel.  

En plus de cette épreuve, des ruches de Miel Morand ont été ravagées au printemps par la visite de deux ours. Puis, le manque de pluie des mois de mai et juin ont réduit la quantité de fleurs et, par le fait même, la production de miel. Finalement, les travailleurs étrangers ont tardé à arriver, en raison de la Covid-19, et cela a également compliqué la situation.  

«Le gros point positif dans tout cela, c’est que j’ai une équipe extraordinaire sur qui je peux compter», a commenté M. Morand avec reconnaissance.  

Depuis le mois de novembre, les abeilles sont prêtes pour l’hivernation et si tout se passe bien, M. Morand aimerait augmenter son cheptel de 400 à 500 ruches l’année prochaine.  

Les défis de l’apiculture 

En dehors des événements spécifiques de cette année, l’apiculture n’est pas une production simple et elle est confrontée, chaque année, à plusieurs autres défis. L’utilisation des pesticides est l’un d’entre eux.  «Normalement, quand le vent est trop fort, les agriculteurs doivent cesser d’arroser pour éviter que cela ne se répande. Cependant, il semble que ce ne soit pas toujours respecté et nous avons des abeilles qui meurent pour cette raison.» 

M. Morand a ajouté que l’engouement envers la sauvegarde des abeilles, présent depuis quelques années, a également produit un effet inverse. «Les gens s’achètent des ruches pour bien faire, mais beaucoup le font avec une méconnaissance. Ce qui fait que leurs ruches tombent malades et infectent toutes les autres ruches à proximité. » Selon lui, la meilleure façon d’aider à la sauvegarde des abeilles est en encourageant des apiculteurs qui ont de bonnes connaissances et en achetant du miel local plutôt que commercial.  

Finalement, un autre aspect qui a changé avec les années est la présence de trèfle et de luzerne dans les champs. «Avant, il y en avait vraiment beaucoup et c’est ça qu’il faut pour la productivité du miel. Maintenant, il est suggéré aux agriculteurs de couper la luzerne avant qu’elle devienne en fleurs, car c’est meilleur pour leurs animaux, mais pour moi, si elle ne vient pas en fleurs, ça ne sert à rien...» Il est donc devenu difficile pour les apiculteurs de trouver de bons endroits où placer leurs ruches.  

Miel Morand

©(Photo gracieuseté)

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

©(Photo gracieuseté)

La Cour Royale est un hydromel fortifié à 20% d’alcool.

©(Photo gracieuseté)

©(Photo gracieuseté)

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