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02 novembre 2020

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

La maison blanche du 421 rue Principale n’est plus

Saint-Ambroise-de-Kildare

Maison Laporte

©Photo gracieuseté - L'Action

Le destin de la maison Laporte a été scellé le 30 octobre. Les draps se trouvaient encore sur le lit au moment de la démolition.

C’est le vendredi 30 octobre que le destin de la maison blanche située au 421 rue Principale à Saint-Ambroise-de-Kildare a été scellé. En effet, tout sur le terrain a été rasé, tant la maison que les arbres, le hangar et le four à pain, dans le but de permettre la construction de deux immeubles de 12 logements.

Pour Johanne Saulnier, porte-parole du regroupement de citoyens mis sur pied dans le but de préserver le patrimoine de l’artère principale du village, cette démolition aura marqué le temps. « Il y aura un avant et un après le 30 octobre. »

Elle confie que la communauté a été dans le déni jusqu’au dernier instant, et même lorsque la machinerie lourde s’est installée, quant au fait que cette maison allait réellement être démolie.

« On encaisse le coup. Cette maison a volé en éclat sous nos yeux. Je pense qu’elle va devenir un symbole. »

Selon Mme Saulnier, lors de la collecte de bonbons du 31 octobre, les citoyens qui sillonnaient la rue Principale avaient encore du mal à croire à cette disparition.

La porte-parole du « Groupe de la Principale à SAK » souhaite maintenant que la maison Laporte serve d’exemple pour le futur. L’une des prochaines batailles des citoyens sera la préservation du presbytère.

Ironie du sort, la maison blanche a été démolie le lendemain du dépôt par la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, d’un projet de loi sur le patrimoine immobilier. Le projet de loi doterait les municipalités et les MRC de pouvoirs, mais aussi d’obligations comme le fait de tenir un inventaire patrimonial et de maintenir en vigueur un règlement relatif à la démolition d’immeubles. « On espère qu’il y aura plus de mordant dans la loi », commente Mme Saulnier.

Un rassemblement de citoyens qui souhaitent exprimer leur deuil face à la démolition de la maison Laporte aura lieu le 2 novembre, à 19 h, devant l’hôtel de ville de Saint-Ambroise-de-Kildare. Il précédera la séance du conseil.

Rappel des faits

Rappelons que depuis qu’ils ont été mis au fait de la démolition éventuelle de la maison Laporte, les citoyens de Saint-Ambroise-de-Kildare se sont mobilisés pour empêcher sa destruction. Une pétition réunissant près de 900 signataires a même été déposée. Le promoteur Nicolas St-Cyr, qui a acquis la propriété de la succession, s’était montré ouvert et avait offert de donner la maison à quiconque voudrait la déménager. Toutefois, malgré des intéressés, cette solution onéreuse n’a pu se concrétiser. Selon le Groupe de la Principale à SAK, d’autres options auraient toutefois pu être analysées, mais ont été rejetées par le promoteur, dont celle de revendre la propriété pour le prix d’achat à un descendant de la famille Laporte.

Du côté de Saint-Ambroise-de-Kildare, le maire avait expliqué en entrevue avec L’Action que la Municipalité ne pouvait intervenir dans une transaction immobilière ni empêcher la construction de logements étant donné que la propriété est située en zone commerciale.

Le regroupement de citoyens dénonce toutefois un changement de zonage survenu en juin 2019 et permettant la construction de multilogements à l’endroit où est située la résidence et ce peu de temps après l’achat de la maison par le promoteur.

Selon des informations obtenues, la succession n’aurait pas été au fait des intentions de démolir la maison lorsqu’elle a décidé de la vendre.

 

 

Maison blanche

©Photo gracieuseté - L'Action

Le site de la maison Laporte après la démolition.

Commentaires

2 novembre 2020

Jean Landry

Il y a sûrement eu collusion entre le promoteur et la mairie. Une enquête serait pertinente.

4 novembre 2020

Mélissa Grégoire

Si le promoteur s’était vraiment “montré ouvert”, il aurait compris que c’était une bêtise sans nom de détruire cette belle maison patrimoniale et il l’aurait revendue à un prix raisonnable, à quelqu’un qui était prêt à en prendre soin (Marc Laporte ou quelqu’un d’autre). Personne n’est dupe de cette soi-disant “ouverture”. Le promoteur savait très bien qu’une maison de cette ampleur ne se déménage pas facilement. Il y avait bien d’autres endroits à Saint-Ambroise où il pouvait ériger ses multilogements. Enfin, ce qu’il a fait, avec la complicité du maire et du directeur général, cela s’appelle un sacrilège. C’est le geste d’un être qui manque de respect, de vision et de culture. J’espère qu’un jour il fera son examen de conscience et ses excuses.

5 novembre 2020

Evelyne Riberdy

Je ne sais pas, mais il me semble qu’avant de mettre la faute sur Pierre, Jean, Jacques, la succession aurait pu faire un conseil de famille et demander l’avis des héritiers. Mais, selon ce que j’ai compris de l’article paru dans La Presse, un membre de la famille avait fait une offre d’achat mais la succession trouvait que le montant était trop bas. Apporter des améliorations à une maison identifiée patrimoniale est compliqué. Il y a toutes sortes de restrictions. Remettre une vieille maison aux normes actuelles de construction coûte plus cher que de démolir et d’en bâtir une neuve. Pour ce qui est des règles d’urbanisme dans les petites municipalités, on devrait demander l’avis de vrais urbanistes pour avoir une vue d’ensemble du développement immobilier et soumettre des propositions à la population.

6 novembre 2020

Mélissa Grégoire

Madame Riberdy, sauf votre respect, vous ne connaissez rien de la situation et vous vous permettez de juger la succession. On sait très bien qu'il peut y avoir des conflits dans une famille qui empêchent la succession de faire un "conseil de famille". C'est justement pour cette raison qu'il doit y avoir un principe supérieur, une loi plus sévère, faisant en sorte que ces maisons qui appartiennent au patrimoine puissent être préservées. Le gouvernement vient justement de déposer une loi concernant le patrimoine. Cette nouvelle loi devrait, en principe, forcer la municipalité à se condamner elle-même pour avoir fait une chose pareille. Lisez un peu sur le sujet...

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