07 septembre 2020

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©Photo gracieuseté - L'Action

La mairesse Audrey Boisjoly souhaite faire savoir aux utilisateurs de VTT et de motocross que la tolérance est terminée.

Rappelons que le 30 juin dernier, la Municipalité de Saint-Félix-de-Valois effectuait la première pelletée de terre des travaux d’aménagement de sentiers multifonctionnels. Il s’agit d’un projet sur lequel la Municipalité travaille depuis 2018 et qui fait partie de sa planification stratégique. Les travaux, réalisés par la Coop Tsuga, doivent s’échelonner jusqu’au mois d’octobre.  

En entrevue avec L’Action, Audrey Boisjoly souligne que les travaux ont commencé au mois de juillet sur le site qui est situé sur le chemin de la Pointe-à-Roméo et qu’ils sont de plus en plus visibles. 

Ce terrain municipal, qui est situé près d’une sablière, est bien connu des adeptes de motocross et de VTT d’un peu partout dans la région. La mairesse explique que cette pratique a toujours été interdite, mais qu’elle était tolérée. Toutefois, lors de l’annonce des travaux, la Municipalité avait demandé aux utilisateurs de véhicules à moteur de ne plus accéder au site étant donné le projet mis de l’avant. Le message n’a manifestement pas été entendu. 

« Je trouve aberrant de voir que les gens sont irrespectueux. Les motocross et les VTT circulent toujours dans les sentiers qui sont en aménagement et détruisent ce qui se fait au fur et à mesure. C’est du vandalisme. Il faut que les gens comprennent que ce n’est plus possible. Il y a eu de la tolérance, mais c’est terminé. » 

La Municipalité a installé une cinquantaine de pancartes indiquant que des travaux sont en cours. « C’est comme s’ils ne les voyaient pas. » 

Audrey Boisjoly mentionne que les travailleurs de la Coop Tsuga sont amenés à intervenir auprès de ces usagers, qui les ignorent complètement. 

« C’est dommage, ces gens vont contre la volonté de la population qui souhaite voir ce projet, pour lequel on a investi des fonds publics, se réaliser. Ça devient lourd pour la Municipalité et pour les travailleurs. » 

Des barrières naturelles ont même été mises en place à l’aide d’arbres qui ont été coupés et ces derniers ont été volés. 

Soulignons de plus que le projet de sentiers multifonctionnels est réalisé sur le terrain qui contient le site de captation des eaux de la Municipalité. « C’est une zone de conservation. Le but du projet était d’aller vers la pratique d’activités qui peuvent cohabiter avec la vocation du site et la préservation de la nature, ce qui n’est pas du tout le cas avec les VTT et les motocross. » 

Le vandalisme constant risque de rallonger l’échéancier initial, regrette Audrey Boisjoly. Elle cite aussi tout l’enjeu de la sécurité. « Quand les sentiers seront ouverts, il y aura de la randonnée, du vélo de montagne…les motocross et les VTT ne devront plus être là. Ce ne sont pas des sentiers aménagés pour ça. » 

Si Saint-Félix-de-Valois a d’abord voulu sensibiliser les utilisateurs de véhicules à moteur, elle se dirige maintenant vers une approche plus coercitive. « Nous allons nous doter d’un règlement pour que la Sûreté du Québec puisse intervenir. C’est dommage de se rendre là, nous pensions que les gens coopéreraient, on s’attendait à plus de collaboration, mais on voit la détérioration des sentiers. La Sûreté du Québec va être présente au cours des prochains mois. » 

En terminant, la mairesse de Saint-Félix-de-Valois suggère aux adeptes de motocross et de VTT de se regrouper et d’interpeller leurs élus locaux et régionaux afin de voir comment il pourrait être possible de pratiquer leur activité en toute légalité. 

Un projet à vocation régionale 

La première phase du projet, qui a obtenu du financement de la MRC de Matawinie via le Fonds de développement des territoires – Enveloppe Pacte rural, vise la réalisation de 18 kilomètres de sentiers pour le vélo de montagne, la randonnée pédestre, le fatbike, le ski de fond et la raquette. L’investissement pour la phase 1 est d’environ 150 000 $. Au total, trois phases sont prévues. 

« C’est un lieu incroyable et un emplacement de choix. Notre idée, c’est de grossir et d’offrir plus de kilomètres de sentiers. Il y aura aussi une halte pour se reposer et réparer les vélos et un stationnement », affirme la mairesse Audrey Boisjoly.  

Elle explique que ce projet permettra à la Municipalité de proposer un endroit pour la pratique d’activités de plein air à ses résidents, mais aussi à la population environnante. « C’est un projet à caractère régional, les citoyens sont derrière nous, ils attendent ce projet. »