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27 juillet 2020

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Aucun combat n’arrête Kim Clavel

«J’avais envie de me battre en leur mémoire»

Kim Clavel

©(Photo gracieuseté- Mikey Williams)

Kim Clavel conserve sa fiche parfaite (12-0, 2 K.-O.).

Rien ne semble effrayer Kim Clavel. Qu’il s’agisse de la lutte contre la Covid-19 dans les CHSLD ou de sa carrière de boxeuse, celle qui a grandi à Crabtree ne recule devant aucun combat. Elle l’a démontré, une fois de plus, en signant une convaincante victoire contre l’Américaine Natalie Gonzalez le 21 juillet dernier à Las Vegas.

C’est par décision unanime des juges, après avoir dominé les huit rounds, que Kim Clavel a remporté ce premier combat en sol américain. « Je dois avouer que je suis encore un peu sur mon nuage et j’espère qu’il ne s’en ira pas trop vite», a mentionné l’athlète en entrevue avec L’Action deux jours après sa victoire, alors qu’elle revenait tout juste au Québec.    

Cet événement représentait un tournant important pour sa carrière et c’est maintenant, avec du recul, qu’elle réalise l’ampleur de celui-ci. « Quand tu es dedans, tu es comme un poisson dans l’eau, tu suis les vagues, mais là je repense aux entrevues, au fait que j’étais diffusée sur des réseaux comme ESPN et je réalise à quel point c’était gros! » 

Elle raconte qu’elle était assise seule devant son écran et qu’elle devait faire un Zoom en anglais avec tous les journalistes, «C’était impressionnant, en plus que j’ai un gros accent de Joliette! Mais j’ai eu du plaisir, j’ai ri et je me sentais dans mon élément! » 

Il s’agissait également de la première fois que l’athlète de 29 ans disputait un combat avec son nouveau promoteur Yvon Michel. Elle voulait bien performer, livrer la marchandise et elle ressentait aussi la pression de représenter tout le Québec. « Je voulais rendre fière ma patrie!»  

Heureusement, la pression n’a jamais fait peur à Kim Clavel. Au contraire, celle-ci lui procure une adrénaline positive et elle sait bien la gérer. Elle s’est aussi rappelé qu’elle devait revenir à la base et bien performer, non pas pour le reste du monde, mais avant tout pour elle-même.  

Kim Clavel

©(Photo gracieuseté- Mikey Williams)

Domination totale 

C’est au début du mois de juin que Kim Clavel a su qu’elle disputerait ce combat à Las Vegas. Aussitôt, elle s’est confinée au chalet de ses entraîneurs et y a fait cinq semaines d’entraînement intensif avec eux. «C’était un gros camp d’entraînement et comme les gyms étaient fermés, nous avons dû faire preuve d’imagination. Je me suis entraînée un peu à la Rocky avec des roches, des chaudières, du kayak et de la nage! » 

Quand elle est montée sur le ring, elle était totalement prête et même s’il n’y avait pas de spectateurs, tout avait été préparé pour que son entrée soit grandiose. « Musique, éclairage, fumée, tout était là pour la télévision! » 

Son entraîneur Stéphan Larouche l’avait prévenue que lors d’un gros combat comme celui-ci, il était possible qu’elle se sente un peu engourdie quand la cloche allait sonner. «En effet, j’ai senti que je n’avais pas tant le contrôle de mon corps pendant les 20 premières secondes, mais j’ai repris le dessus et plus ça allait, plus je me sentais confortable et plus les rounds avançaient, plus je voyais que j’étais en train de gagner.» 

Quand les juges ont rendu leur décision, elle était très fière de constater que chacun d’entre eux l’avait déterminée gagnante de tous les rounds et qu’il n’y avait aucune zone grise.  

Kim Clavel

©(Photo gracieuseté- Mikey Williams)

Un combat plus émotif 

L’athlète devait disputer un combat le 21 mars dernier, mais celui-ci a été annulé en raison de la pandémie. Il était alors clair pour l’infirmière de profession qu’elle n’allait pas rester les bras croisés. « Je ne pouvais pas rester chez moi à ne rien faire en sachant que j’avais la capacité d’aider. Je voulais donner un coup de main aux personnes les plus vulnérables, ça fait partie de moi, alors j’ai envoyé mon CV partout. » 

Le 21 mars, elle a donc entamé son combat contre la Covid dans les CHSLD. «Le premier mois était plus difficile, c’était nouveau pour tout le monde et les CHSLD n’étaient pas totalement prêts, il a fallu s’adapter! Mais je n’ai jamais eu peur d’attraper la maladie, comme pour la boxe, je me protégeais. » 

Quand on lui demande quel combat a été le plus difficile, elle admet que celui contre la Covid a été beaucoup plus long et exigeant. Celle qui a travaillé pendant plus de cinq ans en maternité à l'hôpital de Joliette était habituée de voir la vie et maintenant, elle devait confronter la mort. «Quand tu fais ce métier, tu as envie de sauver la planète et de voir des personnes malades et d’autres décéder ce n’était pas facile psychologiquement. »   

Lors de son combat de boxe du 21 juillet, elle a d’ailleurs pensé à tous les combattants qu’elle a côtoyés dans les CHSLD. « Je me suis beaucoup rapprochée de certains résidents. On dirait qu’ils savaient ce qui les attendait et ils avaient besoin de parler. Je ne les oublierai jamais et j’avais envie de me battre en leur mémoire, pour leur rendre hommage. » 

Un prix prestigieux 

Le 21 juin dernier, Kim Clavel a été nommée lauréate du prestigieux prix Pat-Tillman pour son implication envers la communauté. « J’étais super surprise de voir que je gagnais un prix américain, de savoir que mon histoire s’était rendue jusque-là et aussi très honorée de voir mon nom associé à celui de cet homme courageux. »    

Championne en titre des mi-mouches de la North American Boxing Federation depuis décembre dernier, Kim Clavel prend la suite des choses tranquillement, mais souhaite être prête pour un combat de championnat du monde vers 2021.  

Kim Clavel

©(Photo gracieuseté- Yvon Michel)

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