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Retour11 mars 2020
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
Un troisième musée séduit par les mouches de Michel Leblanc
Rawdon
©Photo Jean Chevrette - L'Action
Partage de connaissances, de techniques et de secrets de pêcheurs sont au programme des rencontres des monteurs de La fine plume.
Après le Musée de pêche à la mouche de Waterloo et le Moulin Marcoux à Pont-Rouge, c’est au tour du Musée de la civilisation à Québec de s’intéresser aux mouches à pêche du Rawdonnois Michel Leblanc.
En effet, ce maître dans l’art du montage de mouches sera de l’exposition « Histoire de pêche » qui se déroulera du 2 avril au 6 septembre. Une soirée d’inauguration aura lieu le 1er avril lors de laquelle il devrait offrir un atelier.
L’exposition « Histoire de pêche » revisitera l’histoire de la pêche sportive en eau douce au Québec, qui a débuté avec l’arrivée des soldats anglais à la fin du 18e siècle pour ensuite vivre toute la démocratisation et le développement qu’on lui connaît.
Dans le cadre de cette exposition, Michel Leblanc présentera ses répliques de 20 modèles de mouches pour la pêche au saumon et à la truite mouchetée créés dans les années 1820-1830 par le major James Brown, membre du 103e régiment, qui allait pêcher sur la rivière Jacques-Cartier. Ces mouches à pêche ont été détaillées par un jeune officier de l’armée britannique, Frederic Tolfrey, qui a été initié à la pêche par le major Brown et qui a publié les détails de ses expériences dans le livre « The Sportsman in Canada » publié en 1848.
Pour Michel Leblanc, ces mouches à pêche, qu’il s’est appliqué à monter avec les matériaux et les techniques de l’époque, représentent tout simplement une partie de l’histoire du Québec. Après avoir trouvé refuge au sein de la collection du Moulin Marcoux, voilà qu’elles prendront place au Musée de la civilisation. « C’est vraiment le fun que les gens puissent découvrir ce que je fais et c’est aussi une partie de leur histoire [à Québec] et de la nôtre. »
De façon plus globale, Michel Leblanc se réjouit de voir des mouches à pêche faire leur entrée dans des institutions muséales. « C’est gratifiant, c’est comme une immense récompense après des années de montage et d’ateliers. »
Soulignons que Michel Leblanc a commencé à s’intéresser à la pêche à la mouche à l’adolescence. Le Rawdonnois, qui a été lauréat de plusieurs distinctions au cours des années, a su repousser les limites du montage de mouches en mettant de l'avant une technique qui lui est exclusive, soit celle de former une image dans les ailes du leurre. Il transforme ainsi les mouches en œuvres d'art. Par exemple, au cœur de sa mouche nommée la « 1608 Don de Dieu », on voit voguer le navire de Samuel de Champlain.
Outre ces mouches artistiques, il confectionne des leurres usuels pour la pêche, que l'on peut notamment retrouver dans les pourvoiries de la région. Michel Leblanc remarque que la pêche à la mouche, qu’il pratique exclusivement depuis 40 ans, se veut fortement axée sur le développement durable. Puisque les leurres ne blessent que rarement le poisson, la remise à l’eau peut se faire sans problème.
En plus de ses mouches à pêche, Michel Leblanc fait de la peinture sur plumes d’oiseaux sauvages. Il a appris que le Musée Bombardier de Valcourt serait intéressé à accueillir une exposition de ses peintures. « Ça commence à prendre plus d’importance », se réjouit-il.
Au cours des prochains mois, il offrira également des ateliers de montage de mouches avec des femmes qui sont en voie de guérison d’un cancer du sein.
Vingt ans de rencontres
En entrevue avec L’Action, Michel Leblanc raconte que le montage de mouches pour la pêche est un art qui ne se démode pas. La preuve, chaque hiver, depuis 20 ans, le groupe Les monteurs La fine plume se réunissent à de multiples occasions à Joliette afin de partager leurs connaissances, leurs techniques et leur équipement. L’Action leur a rendu visite le dimanche 16 février.
Le Rawdonnois a fait partie de ceux qui ont fondé ce groupe, qui s’adresse tant aux amateurs qu’aux experts. « On est environ 35 membres et on accueille des gens de tous les âges et de toutes les générations. On a déjà eu des participants de 10-12 ans! Le montage de mouches est un loisir qui se pratique seul, alors on s’est dit pourquoi on ne rassemblerait pas au lieu de tous faire ça chacun dans notre coin. »
Les adeptes viennent de partout pour prendre part aux rencontres. « Chacun monte ses mouches, mais il y a un atelier lors de chaque rencontre et on se partage nos techniques et nos mouches qui ont eu du succès. C’est très visuel. Chaque semaine on apprend de nouvelles choses. » Parions aussi que plusieurs secrets de pêcheurs sont dévoilés…
Michel Leblanc explique que transformer des plumes et du fil en leurre, en insecte, c’est créatif et que c’est un excellent moyen de se changer les idées et d’oublier les soucis du quotidien. « On ne pense pas à la veille, ni à ce qui va arriver demain, juste au moment présent. »
Le Rawdonnois mentionne que monter des mouches, ça prend tout un sens de l’observation. « Tu peux faire des centaines de mouches sans prendre un seul poisson. Il faut vraiment s’inspirer de tout ce qu’on retrouve dans l’environnement de façon naturelle, tant les couleurs que les insectes. »
Parmi les leurres qui sont reproduits lors de ces rencontres, mentionnons la Joliette Hopper (sauterelle de Joliette). Michel Leblanc raconte que la Joliette Hopper a été créée par Bernard Boulard, qui à l’époque avait un commerce d’articles pour la pêche et le montage de mouches au centre-ville de Joliette. C’est par la suite son fils Serge qui a pris le relais et aujourd’hui son petit-fils Eric Boulard qui est devenu distributeur d’articles de pêche. La version créée par Bernard Boulard avait pour but d’imiter la commune sauterelle. Il s’agit d’un leurre qui excelle pour la pêche de la truite mouchetée en lac ou en rivière. « C’est une bonne mouche, qui imite un insecte et des couleurs que l’on voit vraiment dans la région. »
Ce leurre très populaire a aussi été modifié par Jean-Guy Côté de Sainte-Mélanie qui en a fait un Mud Hopper en y intégrant des poils de chevreuil.
Plusieurs ateliers sont encore à venir, notamment les 1er, 15 et 29 mars. Une journée de montage devrait aussi avoir lieu en avril. Les rendez-vous ont lieu à la salle La Mitaine (614, rue Saint-Antoine, Joliette). Informations : Michel Leblanc 450 834-6887 ou Daniel Paquette 450 803-5837. L’entrée est de 10 $ afin de défrayer la location de la salle.
©Photo Jean Chevrette - L'Action
Michel Leblanc, maître monteur de mouches.
©Photo Jean Chevrette - L'Action
Les monteurs La fine plume lors de la rencontre du 16 février.
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Paul Gagnon.
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Jérôme Fortin.
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Le montage de mouches pour la pêche requiert créativité et sens de l’observation.
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Les monteurs La fine plume.
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Plusieurs variantes de la mouche Tequeely.
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Guy Girard lors de la rencontre.
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Gervais Gosselin en plein montage.
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