Affaires
Retour14 janvier 2020
Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca
Lanaudière devient le bac à sable des entreprises innovantes
Living Lab Lanaudière
©Photo Élise Brouillette - L'Action
Noah Redler, fondateur d’Arche Innovation et Nicolas Framery, directeur général de la Corporation de développement économique de la MRC de Joliette.
L’innovation était au cœur du premier dîner-conférence de la Chambre de commerce du Grand Joliette de l’année 2020. En effet, Nicolas Framery, directeur général de la Corporation de développement économique de la MRC de Joliette (CDÉJ) et Noah Redler, fondateur d’Arche Innovation, sont venus parler du Living Lab Lanaudière, qui est en activité depuis la fin de l’année 2019.
Le Living Lab Lanaudière, mis en place par la CDÉJ, a été bâti avec l’objectif d’être complémentaire à ce qui existe déjà dans la région et aussi distinctif. « Il devait être différent et innovant », ont exprimé les deux conférenciers.
Il est né d’une vaste réflexion entamée au printemps 2017 et à laquelle plus d’une quarantaine de personnes (entrepreneurs, élus, organismes, ministères, institutions) ont participé.
Le Living Lab permet aux startups (entreprises naissantes et innovantes) de rapidement expérimenter leur technologie ou leur produit avant de le commercialiser.
La volonté, a expliqué Nicolas Framery, est de faire de Lanaudière un laboratoire à ciel ouvert, une zone d’expérimentation. « C’est ce qui manque au Québec, un milieu de test en condition réelle. »
Noah Redler a souligné que 70 % des startups meurent avant l’âge de deux ans. Le fait de pouvoir expérimenter leurs produits permettra aux entreprises d’en évaluer rapidement la valeur, avant la mise en marché.
« On veut transformer la MRC de Joliette et la région en bac à sable pour les entreprises. Tout milieu peut devenir une zone de test, une entreprise, une église, un camion, etc. »
Le Living Lab se veut donc un agent de maillage entre les startups qui veulent valider leurs technologies et les milieux qui peuvent les accueillir.
Maillage Habitations Bordeleau et Evey
Lors de la conférence, M. Framery et M. Redler ont présenté l’un des maillages les plus aboutis du Living Lab Lanaudière, soit celui entre les Habitations Bordeleau et Evey.
La startup qui développait une application de domitique d’assistant personnel à la maison qui permet le contrôle vocal et intelligent de différents objets connectés, tels qu’éclairage et chauffage, cherchait à tester sa technologie avec un premier client.
De son côté, Les Habitations Bordeleau voulait intégrer de nouvelles technologies pour diminuer les coûts reliés au chauffage des résidences, assister avec les chutes et diminuer la solitude des résidents.
L’application Evey a été adaptée pour le marché des résidences pour aînés afin de permettre une réduction des dépenses d’énergie par une meilleure utilisation de l’éclairage et du chauffage et une amélioration du confort et de la sécurité des résidents grâce au contrôle de l’appareil par la voix et la reconnaissance des habitudes des usagers.
Les conférenciers ont présenté les gains de ce maillage pour les deux entreprises. Si Evey a pu démontrer la preuve de son concept, confirmer des investissements et rencontrer des acheteurs potentiels, l’entreprise a aussi percé un marché qu’elle n’envisageait pas au départ.
Les Habitations Bordeleau a notamment eu accès à une nouvelle technologie, réalisé des économies d’énergie et pu développer un partenariat privilégié avec Evey.
Nicolas Framery a souligné que la startup ne connaissait pas du tout la MRC de Joliette au départ et qu’elle songe maintenant à revenir y innover. Le potentiel de rayonnement pour la région est donc majeur, tout comme la possibilité d’attirer de nouvelles entreprises sur le territoire.
Le Living Lab Lanaudière sera officiellement lancé le 3 avril lors d’une journée dédiée à l’innovation. Toute entreprise ou startup intéressée est invitée à joindre Noémie Blanchette-Forget, coordonnatrice du Living Lab, au 450 752-5566, poste 208.
Commentaires
23 janvier 2020
Robert Morin
J'aimerais qu'on m'explique ce choix du nom «Living Lab» pour une initiative louable en soi. N'est-ce pas là le symptôme d'une sorte de complexe de colonisé par rapport à la langue anglo-saxonne? La langue française n'offre-t-elle pas de belles possibilités de dénominations créatives?