Joliette a déjà eu son bidonville

Onze anecdotes sur le Joliette d'autrefois

©Photo - Collection Jean Chevrette

ANECDOTES. Des parades d'animaux exotiques, une partie d'un cimetière construite sur un dépotoir, imprimerie de littérature obscène… Joliette a bien des secrets cachés. Le Journal L'Action a choisi de vous en révéler onze! Voici la cinquième du palmarès.

Même s'ils sont caractéristiques des pays en voie de développement, les bidonvilles ne se créent pas uniquement dans ces endroits. La preuve, avant d'être démoli, un bidonville a déjà été bien implanté à Joliette au sein d'un petit quadrilatère il y a plusieurs dizaines d'années.

Un bidonville, selon le Larousse, se résume en une « agglomération d'abris de fortune, de construction sommaire et dont les habitants vivent dans des conditions difficiles ».

Ceux-ci se trouvent notamment à la périphérie des grandes villes. Or, à Joliette, le bidonville se trouvait près du centre-ville actuel. Il était circonscrit dans un quadrilatère formé des rues Notre-Dame, Saint-Barthélemy, Sainte-Angélique et le boulevard Manseau.

Après la Grande Crise

Selon des recherches effectuées par le passionné d'histoire locale, Jean Chevrette, ce quartier très défavorisé existait vraisemblablement dans les années 1930, au fort de la Grande Crise provoquée par le krach du marché boursier du 29 octobre 1929.

Le terme bidonville, selon le Larousse, est d'ailleurs apparu à la fin des années 1930.

Il a d'abord été utilisé à Casablanca pour nommer les quartiers de baraques construites par des ruraux dans la périphérie de la ville à l'aide de matériaux de récupération, notamment de vieux bidons découpés.

Plusieurs désignations

Peu à peu, tous les habitats précaires et spontanés de ce type ont été désignés sous différents noms selon le pays.

« Selon les pays, le terme a des équivalents variés : slums en Inde (terme retenu par les Anglo-Saxons), favelas au Brésil, colonias populares (« colonies populaires ») au Mexique, villas miserias (« villes misères ») en Argentine, barriadas (« quartiers des faubourgs ») puis pueblos jóvenes (« villages jeunes ») et finalement asentamientos humanos (« établissements humains ») au Pérou, poblaciones callampas (« peuplements [qui poussent comme des] champignons ») au Chili, umjondolo en Afrique du Sud, shammasa au Soudan, iskwaters aux Philippines », donne pour exemple le Larousse.

Démolition

Le quadrilatère de maisons de fortunes basées à Joliette a été détruit dans les années 1970, après que la Ville de Joliette ait commandé un grand plan de rénovation urbaine. Le plan Dancosse a été rédigé. Dans celui-ci, la valeur de tous les bâtiments de la Ville de Joliette a été évaluée. Ils étaient répartis en trois catégories: bon état, à rénover ou à démolir.

C'est ainsi que le quadrilatère abritant le bidonville a été démoli. Dans la même veine, un secteur situé autour de l'actuel Musée d'art de Joliette a aussi été démoli.

Les maisons du bidonville de Joliette étaient délabrées.

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